Amos est prophète au 8e siècle avant Jésus-Christ, une période de prosperité qui ne profite pas à tous. Au contraire, elle alimente l’arrogance, l’exploitation et le mépris des plus pauvres.
Amos, prophète le plus ancien dont les paroles ont été retenues dans la Bible, dénonce cette attitude et rappelle avec force et insistance aux nantis qu’ils ont des frères dont Dieu se soucie. A ceux qui vivent une confiance et un bien-être illusoire, il annonce le châtiment. C’est que Dieu est fâché du traitement réservé aux membres du peuple qu’il a sauvé.
Si la Bible renforce notre confiance, elle est aussi un condensé d’expériences humaines sur ce qui permet de vivre ensemble : les inégalités et disparités sociales sont délétères. Dieu reconnaît la dignité de chacun·e et le prophète nous urge à agir en conséquence.
Cartons du cœur, Bureaux du cœur, théologie de la libération… et quelle sera ma manière d’être à l’écoute de Dieu et des besoins pour le vivre ensemble en Veveyse, aujourd’hui ?
Ce qui précède toute action de notre part, c’est la conscience qu’elle se déploie en réponse à la vie qui nous est donnée, en écho à la création dont nous sommes une part, cette création si articulée et généreuse chantée au psaume 104.
Dans le récit de Lazare, le riche est caractérisé par son bien et sa pauvreté relationnelle. Il n’est que lui. Il est coupé de Lazare ; il n’a pas entendu Moïse et les prophètes. « L’enfer, ce n’est pas les autres, mais la négation des autres. (…) L’enfer, c’est assurément n’être que ce que je suis »[1]. Le récit, une fois de plus nous rappelle que notre valeur – et le bonheur – se déploie dans la rencontre, le lien, la communion qui nous relie au monde, aux autres et au Tout Autre.
[1] Marion Muller-Colard, Eclats d’Evangile