Les chiffres sont frappants : En Suisse, chaque année, 2, 8 million de tonnes d’aliments sont gaspillés, dont 40% par les ménages. Ceci représente 150’000 camions qui, alignés les uns derrière les autres, formeraient une colonne allant de Châtel-St-Denis à Madrid. Bien-sûr on peut simplement le déplorer ou améliorer notre prise de conscience et concrètement veiller à moins gaspiller.

Comme lecteur de la Bible, j’ai trouvé aussi autre chose qui peut nous aider. Car nous sommes dans ce monde de consommation et de gaspillage parce que nous avons cédé aux envies inassouvies. Evidemment que la publicité nous bombarde et nous dit que plus serait mieux, et que ce que nous avons déjà n’est pas assez. Nous avons des besoins fondamentaux que nous pouvons, dans le monde occidental, satisfaire : accès à assez à manger, à des soins médicaux et à une eau propre, un logement et des sanitaires. Mais nos besoins sont envahis par des envies ou des désirs. Une employée de General Motors dans la communication disait une fois : « la publicité est la création organisée de l’insatisfaction. » La vie dans la consommation de toujours plus nous a privé de la conscience d’avoir assez. La vie spirituelle nous offre d’autres envies qui ne détruisent pas l’environnement. La sérénité car habitée par la confiance en Dieu, le calme car mes désirs ne sont que secondaires, la paix intérieure car le salut m’est assuré.

Face à la surconsommation, à l’insassiable, nous pouvons faire grandir en nous deux mouvements qui nous permettent de changer de cap et de laisser la surconsommation au passé : la gratitude et l’émerveillement.

1 Thessaloniciens 5, 18 : Exprimez votre reconnaissance en toute circonstance, car c’est la volonté de Dieu pour vous en Jésus-Christ. Prenons le temps aujourd’hui de réfléchir aux nombreuses façons dont nous sommes bénis et rendons grâce.

« Regardez les oiseaux du ciel. Observez les lis des champs. » Jésus parle aussi des corbeaux, des moineaux, des arbres, du blé. S’il prend ces créatures comme exemples, c’est qu’il les a observé attentivement et longuement. Et cette observation concrète a été une source d’inspiration pour le Fils de Dieu. S’il utilise les créatures pour nous parler, il faut reconnaitre qu’en premier lieux, ils lui ont parlé, ils ont eu quelque chose à lui dire. Dans nos vies complexes et dans nos pensées riches, nous pouvons ou devons, aussi souvent que possible, regarder avec attention notre environnement naturel, le vivant qui est là au bord de nos routes, le long des chemins de campagne, dans la forêt et peut-être dans nos jardins. S’émerveiller c’est aussi se remplir de joie qu’il y a nul besoin d’acheter.

Que la gratitude habite notre cœur de plus en plus, et que notre quotidien fait de la place à l’émerveillement du vivant. Du coup, nous aurons moins de désir et plus de rassasiement.

Lectures bibliques : pour l’émerveillement : Psaume 148. Pour la gratitude en lien avec l’abondance : Marc 8, 1-10.