La prédication plongeait dans l’évocation de la « virginité » de Marie et du sens que cela peut apporter. Déjà le Symbole des Apôtres, dont les Eglisescélèbrent les 1700 ans, exprime la naissance de Jésus « conçu du Saint-Esprit, né de la Vierge Marie ». L’Église a progressivement exalté la figure de Marie, surtout dans le catholicisme, en insistant sur sa virginité perpétuelle, puis en l’élevant au rang de Mère de Dieu (theotokos) et cela au détriment de son humanité de femme pauvre et ordinaire. Ce qui serait davantage la perspective protestante.
Mais pourquoi deux Evangiles, Matthieu et de Luc, narrent-ils cette naissance virginale de Jésus ? Bien-sûr qu’il faut sortir d’une compréhension biologique. Les deux Evangiles veulent dire que Jésus est ou inaugure une nouvelle création ou une re-création. Comme au début du cosmos où le Souffle de Dieu planait au-dessus du chaos pour le créer. Cette virginité sert aussi à affirmer que Jésus est dès sa conception rempli du Saint-Esprit, totalement habité par la présence de Dieu. La naissance virginale dit avant tout « qui est Jésus » : le Messie, vrai homme et vrai Dieu. La naissance de Jésus est présentée comme un acte souverain de Dieu, inaugurant une humanité nouvelle, une nouvelle alliance. Et cela comporte un potentiel d’espérance immense.
Des lectures féministes voient dans la vierge Marie une figure de liberté, libérée du masculin et de son expression privilégiée, le patriarcat. Elle accueille sans référence au masculin un enfant, dans la foi et offre au monde le salut. Noël n’est donc pas seulement un récit merveilleux ou une émotion festive. Cette naissance créée par le Saint Esprit et de la vierge Marie atteste, raconte, d’une manière certes peu parfaite, cette union définitive entre la Parole de Dieu et l’humain Jésus. Noël atteste sa présence divine et humaine dès son origine. Une grande joie, quelque chose d’inédit, de nouveau, est né.
Lectures bibliques : Luc 1, 39 à 2, 20 – Matthieu 1,18 et Galates 4,4