Textes du jour : Esaïe 63-64 ; 1 Corinthiens 1,3-9 ; Marc 13,32-39 ;

Il était question jusqu’à présent des événements liés à la destruction du temple dont Jésus a annoncé sa ruine : il ne restera pas pierre sur pierre. Et effectivement, on sait que le temple a été détruit sur ses bases. Aujourd’hui, après 1950 ans, le temple reste par terre. Et aujourd’hui, à la place du temple, il y a la mosquée Al Aqsa, ce qui rend les choses infiniment compliquées pour ceux qui aspirent à ce que le temple soit reconstruit. La restauration d’Israël est une promesse que nous, chrétiens, devons espérer.

Et puis subitement, Jésus parle du retour du Fils de l’homme. La perspective change, les verbes sont à l’impératif. C’est une mise en garde contre le fait de ne pas être prêt. Cela est mis en évidence par une parabole où le portier est le personnage principal. Il est parlé de tentation de dormir, de négliger la promesse, et le projet de Dieu. C’est ce qui arrive en Europe. Nous trouvons le temps trop long et nous renions le Christ. Il semble que nous sommes passés à autre chose. Les sociologues parlent d’une société postchrétienne. Les idoles reviennent et nous nous occupons certes de la maison, mais sans attendre le maître. Les serviteurs ont congédié le portier. Éric Emmanuel Schmidt dit que nous sommes la seule époque de la vie où quand un enfant demande à son père : « quel est le sens de la vie », le père se tait. Les institutions religieuses, les idéologies politiques, les idéologies économiques ont failli ? C’est une bonne nouvelle, car ce sont des idoles qui tombent. C’est une bonne nouvelle, car seul le Christ reste. Alors que dit Jésus ? Que donner et se donner est le sens de la vie. C’est bien là la raison de notre détresse : habités par le don dans notre être même, nous ne savons plus vers qui diriger ce don ni qui en vaut la peine. Jésus en vaut la peine !

Jésus ne nous dit pas que nous devons rester fidèles à des valeurs, il nous dit qu’il faut attendre quelqu’un. Attendre quelqu’un signifie compter sur son aide, sur sa présence, sur sa venue, même dans la nuit, surtout dans la nuit dont il cite les quatre veilles. L’effort qui est demandé est presque un effort contre-nature. Autant dire que le serviteur du Fils de l’homme n’a ni congé ni retraite. Ce qui est demandé est presque impossible, en tout cas difficile. Comment y parvient-on ? D’abord éviter 2 pièges : 1 le Fils de l’homme ne reviendra pas, c’est un mythe ; 2 le Fils de l’homme va revenir demain ou à la fin de l’année. Les Témoins de Jéhovah ont ainsi annoncé près de 15 fois la fin du monde ! L’alternative est de rester vigilant et confiant, comme le Fils était confiant dans le Père. C’est-à-dire de continuer à avoir la foi et comme la foi naît de la parole nous dit Paul, alors la parole doit rester notre guide. Celui qui ne veille pas est celui qui pense que le maître est vraiment parti, qu’il a laissé derrière lui ses biens. Celui qui veille est celui qui pense que, bien que parti, le maître s’est juste absenté. En fait, celui qui veille pense que le maître est encore présent et il se conduit comme si le maître était présent. L’Esprit du maître est sur lui et il le restera jusqu’à l’aube.