Textes du jour : Esaïe 40,1-5.9-11 ; 2 Pierre 3,8-14 ; Marc 1, 1-8 ;

Les récentes découvertes astronomiques semblent nous révéler que l’univers aurait en fait 26 milliards d’années.  Si ces découvertes sont validées, alors on devra dire que l’être humain moderne est arrivé le 31 décembre à 23h59 et 59 secondes. Je sais pour Dieu, un jour est comme mille ans, mais tout de même, du point de vue de l’être humain, tout cela ressemble à un immense temps de préparation. Si Dieu s’est autant préparé, c’est que cela en valait la peine. Et la peine que Dieu s’est donnée inclut le retour du Christ. Dieu ne fait pas les choses à moitié. On entend bien ce reste à accomplir dans la phrase de Jésus qui dit : c’est un feu que je suis venu allumer sur la terre et mon seul désir est qu’il soit déjà allumé. Jésus a allumé un feu, mais le feu n’a pas encore fait totalement son œuvre. C’est le critère pour déterminer la fin du monde : quand le feu aura tout consumé, alors le Christ reviendra. Comment comprendre dès lors ce baptême du feu dont parle Jean-Baptiste ?

Quand les pharisiens ont voulu imposer à Jésus leurs règles de pureté, Jésus leur a opposé une autre pureté qui ne venaient pas des hommes, mais de Dieu. Comment imager cette différence ? La pureté des Pharisiens était celle de l’eau. Or l’eau, elle se salit très vite : une poussière et c’est déjà sale ; il faut se protéger sans cesse et pour se protéger sans cesse, il faut se séparer de toute pollution. C’était le réflexe des Pharisiens et des religieux en général. Le  mot pharisien vient de là : il veut dire se séparer. Jésus ne se protège pas de l’impureté. Si la pureté des Pharisiens est défensive, la pureté de Jésus est offensive. Le feu est plus fort que l’impureté ; il la brûle, il la fait disparaître.

L’image du feu signifie plusieurs choses. 1 Que c’est l’œuvre de Dieu. 2 Que Dieu purifie l’intérieur et non l’extérieur. Alors comment faire grandir le feu de Dieu en nous ?

Le feu se nourrit de ce qu’on lui donne à brûler. Il ne faut pas avoir de crainte, car le feu est le feu de son amour. On imagine la mort de Jésus comme une défaite, une résignation. Mais en fait, elle était offensive comme peut l’être le feu. A la croix non seulement le feu que Jésus était venu jeter sur la terre était allumé, mais c’est là qu’il a brûlé le plus ardemment. C’est à la croix que le feu de l’amour Dieu est un feu dévorant. Il fait disparaître nos déceptions, nos péchés, nos amertumes et nos idoles. Mais il y a plus : ce que Dieu nous demande, c’est d’abandonner peu à peu notre droit sur nous-mêmes, notre indépendance naturelle et notre assurance. Il nous le demande car il voit là une marque d’orgueil. C’est là que la lutte s’engage. Ce sont les choses justes, nobles et bonnes aux yeux de l’homme naturel, qui nous empêchent d’accéder à ce que Dieu considère comme meilleur. Lorsque nous nous rendons compte que les vertus naturelles nous empêchent de nous abandonner à Dieu, nous livrons le plus grand combat que le chrétien puisse connaître. Pour consentir à ce renoncement, il faut avoir découvert qui est réellement Jésus-Christ.