Les textes bibliques de ce matin nous plongent dans la perspective de l’éternité.
Dans cette perspective d’éternité le Christ est au centre et il nous est présenté avec trois images de qui il est : le berger, le juge, le roi. Le Christ est berger, il le dit à plusieurs reprises dans les Évangiles. « Moi je suis le bon berger, le bon berger c’est celui qui donne sa vie pour ses brebis. » Et c’est ce qu’il a fait, il a donné sa vie pour sauver le troupeau. Mais sa mission ne s’arrête pas là, il doit encore rassembler ses brebis des quatre coins de l’horizon. « Comme un berger veille sur les brebis de son troupeau quand elles sont dispersées, ainsi je veillerai sur mes brebis, et j’irai les délivrer dans tous les endroits où elles ont été dispersées un jour de nuages et de sombres nuées. » Au dernier jour, le bon berger, le Christ rassemblera toutes ses brebis. Il y aura aussi le tri qui sera effectué. Quand le troupeau de la transhumance arrive, chaque berger reprend ses brebis, il met celles qui sont à lui d’un côté, et celles qui ne sont pas à lui de l’autre. Comment les repère-t-il ? Les brebis sont marquées d’un signe. On le voit dans les troupeaux avec une marque de couleur qui permet au berger de reconnaitre ses brebis. Le signe que nous avons sur nous, c’est celui du baptême. Ce tri est un jugement, cela nous amène à parler du Christ juge. Parler de jugement, jugement dernier, Dieu comme d’un juge, n’a plus tellement la cote. Les représentations médiévales du jugement n’ont pas aidé à avoir une conception juste du jugement. Mais à vrai dire, le jugement c’est une vraie bonne nouvelle ! C’est le moment où les injustices sont réparées, où les torts sont redressés, où les victimes sont consolées, où la lumière est faite, où la vérité triomphe du mensonge et de la duplicité. Le jugement du Christ juge, c’est comme le tri du Christ berger : le berger ne peut pas prendre une brebis qui n’est pas à lui. Sinon c’est du vol… Et bien dans le Royaume de Dieu ce qui n’appartient pas à Dieu en nous, ne peut pas non plus rentrer. Le Christ ne peut prendre avec lui que ce qui est à lui. Ce n’est que débarrassés, et purifiés de cela, purifié de tout ce qui ne vient pas de Dieu, que nous pourrons entrer. C’est cela que fera le Christ juge, il nous débarrassera de tout ce qui ne lui appartient pas en nous, et ce qui en nous lui appartient pourra entrer dans le Royaume. Et là, la fête sera immense. Jésus dit : « Venez, les bénis de mon Père, recevez en héritage le Royaume préparé pour vous depuis la fondation du monde. » C’est donc en étant berger, et en étant juge, que le Christ est roi. Ce n’est pas un roi qui écrase, ce n’est pas un roi qui fait peur. C’est un roi qui nous cherche, c’est un roi qui nous sauve. Comme le dit un chant : « Ton regard s’étonne, tu ne comprends pas. Un roi qui pardonne, ça n’existe pas. Un roi qui s’incline devant ses sujets, couronné d’épines. A toi de juger. » Oui le Christ est un roi qui a une couronne d’épine, et la croix a été son trône. Mais il est ressuscité et il règne désormais sur tout et pour toujours !
Textes du jour : Ezekiel 34, 11-17 / Psaume 23 / 1 Cor 15, 20-28 / Mat 25, 31-46