« Toute cette histoire était la figure de la croix. De même qu’ici le bélier a été offert à la place d’Isaac, de même l’Agneau spirituel a été offert à la place du monde. Il fallait, en effet, une figure pour dépeindre par avance la vérité. Voyez, en effet, je vous en conjure, mes bien-aimés, comment toute l’histoire du Christ est ici figurée par avance. Fils unique d’un côté, fils unique de l’autre; fils chéri, d’un côté, propre fils; fils chéri, de l’autre côté, propre fils également; car « celui-ci est mon Fils bien-aimé » (Marc 9, 7) L’un a été offert par son père en sacrifice; et l’autre, son père l’a livré; c’est ce que nous crie la voix de Paul : « Il n’a pas épargné son propre Fils, mais il l’a livré pour nous tous : comment pourrait-il, avec lui, ne pas nous donner tout ? (Romains 8, 32.) Jusqu’ici, nous n’avons qu’une figure; mais ensuite, c’est la vérité, laquelle se montre bien supérieure à la figure; car l’Agneau spirituel a été offert pour le monde entier; il a purifié la terre entière; il a délivré les hommes de l’erreur, et les a ramenés à la vérité; il a changé la terre, pour en faire le ciel. »
(St Jean Chrysostome, 344-407, 47e homélie sur la Genèse)