Voici ce qu’écrit le cousin de l’empereur chinois Yongzheng (1678-1735) en lisant une sorte de catéchisme chrétien bien construit et éclairé à l’attention des savants chinois:

« J’étais charmé de la charité, et de la solidarité des raisonnements qui prouvaient un Être souverain, créateur de toutes choses, tel enfin qu’on ne saurait rien imaginer de plus grand, ni de plus parfait. La simple exposition de ses magnifiques attributs me faisait d’autant plus de plaisir que je trouvais cette doctrine conforme à celle de nos anciens livres. Mais quand je viens à l’endroit où l’on enseigne que le fils de dieu s’est fait homme, je fus surpris que des personnes d’ailleurs si éclairées ont mêlé à tant de vérités une doctrine qui me paraissait si peu vraisemblable et qui choquait ma raison. Plus j’y réfléchissais, plus je trouvais des résistances dans mon esprit sur cette pensée. »

Jacques Gernet, Chine et christianisme, Gallimard, 1982, p. 303