Je me suis souvent dit que les enfants ne se posent pas la question si à la maison il y a à manger ou si le soir le lit est prêt. Cette confiance existe inconsciemment et fonctionne parfaitement. A l’âge adulte, on perd parfois cette confiance dans la vie. J’ai l’impression que la confiance se perd de plus en plus et une angoisse pénible se lève dans les cœurs de beaucoup de personne. Ceci est lié aux défis très anxiogènes auxquels sont confrontés nos sociétés occidentales. Comme la crise écologique, la guerre en Ukraine, l’instabilité des propos du président américain, l’ampleur de la migration, l’individualisation croissante, le grand âge avec ses défis mentaux, l’incertitude des progrès technologiques comme l’IA.

Au temps de la Réformation au 16è siècle, la peur de l’enfer était très importante. C’était cela leur défis de la vie : comment échapper à l’enfer ! Et l’Eglise avait profité de cette peur pour vendre de la confiance en vendant des indulgences, des papiers qui garantissaient une vie sauve lors du dernier souffle sur la terre. La découverte de la grâce seule a été un énorme soulagement devant l’angoisse existentielle. Une grâce gratuite. Dieu accueille, Dieu ne veut pas qu’aucun ne se perde mais que tous aient la vie en abondance, en paraphrasant l’Evangile de Jean.

D’autres époques, mêmes quête : trouver la confiance en soi, en l’autre, en Dieu. Il me semble que le mot « confiance » est lié à une relation. On ne fait pas confiance à des objets. La confiance a besoin qu’on puisse s’en remettre à autrui, à sa protection, sa bienveillance, sa droiture, son amitié, son amour. Qu’une parole prononcée soit tenue, solide. L’absence de confiance est une dure épreuve de vie, elle déstabilise l’existence. Le mouvement de la Réformation a mis en avant, tout en haut de la religion chrétienne, cette affirmation que Dieu fait grâce. Dieu me tend sa main, Dieu me serre dans ses bras, peu importe qui je suis. C’est l’action et ce sont les paroles de son envoyé, Jésus Christ, qui nous l’assurent. Ni mes failles, ni un quelconque rite ou pénitence de ma part ne pourra changer cette volonté de Dieu. Sa confiance nous est donnée. Cela m’aide aussi à faire confiance aux personnes autour de moi, ou même en l’avenir. Et surtout aussi à moi-même car je n’ai rien à prouver, mais seulement à être moi-même. Ma grâce te suffit.

Lectures bibliques : Romains 8, 31-39, Matthieu 14, 22-33