Textes du jour : Actes 2,42-47 ; Colossiens 1,12-23 ; Jean 20,19-29

Actes 2,42-47 est portrait un peu idyllique de la toute première communauté chrétienne. Cela fait penser aux photos de famille des jours de fête qui habillent les murs de nos maisons. On a sélectionné les meilleures photos. Luc ne veut pas que nous oubliions ce qui est arrivé. Et il a bien fait, car beaucoup de communautés se sont inspirées et s’inspirent encore du modèle présenté. Le message pour nous est : ce qui a été possible peut de nouveau être rendu possible. C’est donc un « point de restauration » (comme une copie de sauvegarde des fichiers du système d’un ordinateur) dans l’histoire de l’Eglise qui nous permet sans cesse de recommencer.

            Ce qui est conservé, c’est tout d’abord le fait que les apôtres partagent une vie qui n’est pas la leur ; ils partagent un amour qui n’est pas le leur ; ils sont animés par une énergie qui n’est pas la leur puisqu’elle vient de l’Esprit. Ceux qui recherchent à recevoir les énergies du monde ou de la nature feraient bien de s’inspirer de cette vérité : la seule force, la seule énergie qui remplit le monde et qu’il nous faut rechercher, c’est l’énergie de l’amour de Dieu manifesté en Jésus-Christ. Toutes les énergies qui se trouvent dans le monde, sont ordonnées à celles-là par Dieu. Paul écrit en parlant du Christ : Tout a été créé par lui et pour lui.

Ensuite, ce qui est conservé dans le récit des Actes, c’est la preuve que les promesses concernant les temps messianiques sont en train de s’accomplir. Cela veut dire que c’est la vie à venir qui se donne déjà. C’est une anticipation du Royaume de Dieu. La communauté de Actes 2 n’est pas un témoignage du passé. Elle est un témoignage de l’avenir. Les apôtres sont devenus capables de vivre en frères, grâce au don de l’Esprit. Une humanité nouvelle est née. Elle est l’œuvre de Dieu : « Tous les jours, le Seigneur faisait entrer dans la communauté ceux qui étaient appelés au salut ». C’est le Seigneur qui les y faisait entrer !

À nous, que nous est-il demandé ? D’entretenir l’agapê. C’est très concret : une vie faite de partage de la Parole et du pain, de prière, de partage des biens de chacun, le tout dans la joie ! C’est le monde à l’envers ! L’économie du Royaume est une économie de l’agapê. On oublie que l’agapê qui régnait entre les chrétiens fut le meilleur témoignage rendu au Christ. De quoi se nourrit l’agapê si on veut qu’elle reste l’agapê du Christ ?On peut voir quatre points : écouter l’enseignement, vivre en communion fraternelle, y compris le partage de tous les biens, rompre le pain et participer aux prières. Etudier la parole nous permet d’avoir un langage commun, et des pensées commune, Prier permet de partager entre frères et sœurs ce que nous avons sur le cœur. Prendre la cène ensemble, c’est se rappeler que nous sommes membres de la famille, que Dieu veut faire grandir en fraternité. Se venir en aide, car la famille c’est le lieu où nous apprenons le service mutuel. La question n’est pas : qu’est-ce que je peux demander, mais qu’est-ce que je peux offrir aux autres.