Est-ce que nous avons du succès dans nos prières ? Est-ce que nous avons déjà expérimenté la prière efficace ? Dans la société de performance qu’est la nôtre, il semble judicieux de se poser la question. Selon Paul, Il y a encore une réalité qu’il nous faut prendre en compte : « nous ne savons pas prier ». Comment comprendre et surtout accepter cela ?

Paul touche du doigt une réalité : en tant qu’intercesseur, en tant que priant au sein de la famille de Dieu, même en ne recherchant pas la vaine gloire, je dois savoir que ma prière n’est ni affaire de compétences, ni de connaissances, ni de performance parce qu’un simple soupir suffit pour être une prière qui plaît à Dieu, une prière qui atteint sa cible.

Dieu nous connaît, il voit où nous en sommes, il sait toutes choses de notre vie et de la vie de nos proches, des autres et de la vie du monde. Pourquoi prier effectivement ? Parce qu’à travers la prière Dieu recherche un cœur à cœur avec nous. La prière est écoute de Dieu ! Comment on l’écoute ? 

Par Son Esprit en nous, il nous renseigne sur ce qui l’occupe et ce qui le préoccupe, et il nous fait part de son projet. Les dernières prédications nous l’ont montré : prier, c’est se mettre au diapason de Dieu, car quand Dieu a un projet à mener à bien, il le fait au travers de la prière. Il dirige un chantier dans le monde, et c’est pour cela qu’il nous en fait participant, partenaire par la prière.

La parabole du pharisien et du publicain nous donne des indications sur le projet de chantier de Dieu dans notre vie. Le Pharisien est dans l’auto contemplation. Donc pas de chantier en vue d’après lui, il ne peut pas rentrer dans un projet de Dieu pour lui. Tandis que le publicain lui a le cœur brisé devant Dieu, car il se reconnaît « pécheur ». Il se reconnaît pauvre. En manque, il se reconnaît comme un chantier inachevé. Devant Dieu il se voit précaire : Tu as encore beaucoup de boulot en ce qui me concerne pour atteindre ta cible.

Se reconnaître faible permet de s’ouvrir à la présence de l’Esprit. C’est alors que l’Esprit prend le relais, nous fait dépasser nos limites et nous entraine dans sa prière pour nous et pour le monde. Dans la prière, il ne faut pas tant essayer de forcer Dieu à recevoir nos doléances ou nos désirs que de lui faire de la place. Au fond la prière est peut-être le lieu où Dieu se sent le plus à l’aise. Se reconnaître limité nous permet de nous ouvrir aux possibles de Dieu et rentrer dans son projet, dans ses projets. Pour nous-même, pour les autres et pour le monde. 

Se vider de toute prétention devant Dieu, se taire, faire silence pour laisser place à la prière de l’Esprit en nous, c’est cela avoir la bonne connexion.