Nous croyons souvent que les conflits sont des moyens d’obtenir des avantages qui nous sont refusés, mais la première chose que le conflit révèle est un besoin de reconnaissance. Ce que nous oublions c’est que notre vie spirituelle commence quand nous commençons à adresser à Dieu notre reconnaissance. Oui Dieu aussi attend notre reconnaissance.

Bâtir un autel à Dieu comme le fait Abram, c’est lui réserver la place de choix dans notre cœur. C’est l’invité dans notre famille ! C’est aussi baliser l’histoire des interventions de Dieu dans notre vie. La reconnaissance nous permet de glorifier Dieu. C’est ce qui a manqué aux neuf lépreux. Leur foi est accrochée au miracle ou à la guérison mais ne s’élève pas jusqu’au salut. Le fait de revenir est la marque du salut : revenir à Dieu. Le lépreux samaritain achève sa conversion ; il dit oui à Dieu. Il reconnaît qu’une vie nouvelle lui a été donnée. La lèpre était une condamnation à mort. La reconnaissance est partout dans la Bible. C’est le premier commandement : Je suis l’Éternel, ton Dieu, qui t’ai fait sortir du pays d’Égypte, de la maison de servitude. Tu n’auras pas d’autres dieux devant ma face (Ex 20.1-3). C’est le sens du mot eucharistie, C’est le sens de la dîme. C’est le sens de notre culte : s’offrir en sacrifice vivant

La reconnaissance nous recentre sur Dieu. Elle nous empêche de nous illusionner et de croire que nous sommes la source des bénédictions qui nous sont données. La reconnaissance est aussi un tremplin pour faire décoller notre foi : se remémorer les œuvres de Dieu, c’est croire qu’il peut encore agir. De plus quand Dieu nous voit dans une disposition de reconnaissance, il nous révèle ce qu’il nous a donné. La reconnaissance est en ce sens une porte ouverte aux révélations de l’Esprit. La reconnaissance nous fait voir ce qui nous était invisible. Par voie de conséquence, la reconnaissance peut nous conduire à la joie. La reconnaissance est le premier pas de la prière. Elle passe par Dieu avant toute chose. Le service est la forme ultime de son engagement.

C’est étonnant que notre époque sache autant mesurer les conséquences de l’absence de reconnaissance dans les rapports humains et attribue si peu de reconnaissance à Dieu. Nous oublions que Dieu se présente à nous comme une personne. Comme une personne en manque même. Il a soif de notre reconnaissance : Donne-moi à boire ! Dieu aime être reconnu pour ce qu’il est parce qu’il est souvent adoré pour ce qu’il n’est pas. C’est le sens de la venue du Christ parmi nous. En Jésus-Christ, Dieu nous révèle une face qui était demeurée cachée : Dieu avec nous Emmanuel. Il se laisse reconnaître sous un jour nouveau. Et il le fait afin que notre reconnaissance soit plus vraie, plus aimante.