Textes du jour : Deutéronome 5, 6-11 ; Marc 3,21-30 ; Hébreux 6,4-8 ;
Dans toutes les cultures, il existe une différenciation entre le profane et le sacré. Le sacré est gardé par des interdits. Il représente le temple tandis que la vie profane se passe hors du temple. Le rite ou le culte sont les deux moments qui font passage. Le rite ou le culte ont pour fonction d’introduire le sacré dans le profane, d’introduire ce qui appartient à Dieu dans le monde des hommes. Jésus, dans son ministère accomplit un rite de passage permanent : il donne aux hommes le Royaume de Dieu.
Trois interdits se retrouvent dans toutes les sociétés. Ce sont le meurtre, l’inceste et le blasphème. Le blasphème est le respect du nom et de l’honneur de la personne. Il balise un espace de respect, de reconnaissance et d’estime mutuelle.
Le blasphème dans l’Ancien Testament signifie insulter l’honneur de Dieu, soit en l’attaquant directement, soit en se moquant indirectement de lui. Blasphémer Dieu, c’est le prendre à la légère, c’est porter atteinte à son intégrité, le diminuer. La louange est le contraire du blasphème. Quand nous louons nous proclamons l’honneur de Dieu devant toutes les puissances du monde.
Le NT parle d’une séparation éternelle d’avec Dieu sans espoir de retour dans deux cas : a) dans Hébreux 6 et 10, aux personnes qui rejettent volontairement, publiquement et explicitement Jésus comme Sauveur après l’avoir confessé ; b) dans les évangiles, à ceux qui blasphèment contre le Saint-Esprit en déclarant que les œuvres de Jésus étaient les œuvres du Malin. Rejeter Jésus revient à rejeter son salut. Nier la présence de l’Esprit saint ou la moquer revient à nous couper de la grâce et du pardon. De fait, nous sortons de l’économie du salut car nous déclarons adversaire celui qui est notre premier allié. Grande est la tristesse de Dieu quand nous refusons obstinément la main qu’il nous tend en Jésus-Christ. Nous rendons impossible le déploiement et la circulation de sa grâce.
Gardons-nous d’endurcir nos cœurs car nous nous immunisons contre l’amour de Dieu.
Gardons-nous du désespoir. Le désespoir consiste à croire que, quand nous n’avons plus de solutions humaines, il n’y a plus de solution du tout. Et c’est une tentation dans laquelle nous risquons de tomber souvent. C’est la tentation contre laquelle nous prions : Père, ne nous laisse pas entrer en tentation.
Gardons-nous de l’impénitence qui nous empêche de venir à Dieu. Le principal obstacle à la puissance de l’Evangile est la prétention à l’innocence nous dit l’apôtre Paul. Refuser le salut de Dieu, refuser la grâce de Dieu, c’est cela l’enfer.
Il existe une puissance dans le nom de Jésus dont seul celui ou celle qui honore son œuvre peut bénéficier. Notre louange, notre prière, notre confession de foi se nourrissent de tout ce que Dieu a investi dans le nom et la personne de Jésus. C’est là le ministère de l’Esprit saint : honorer le Christ en nous.