Textes du jour : Esaïe 60,1-6 ; Ephésiens 3 (sélection de v.) ; Marc 11,11-19 ;

Parmi les facteurs qui ont conduit à la mort de Jésus, celui qui a le plus uni les autorités du peuple juif contre lui est son opposition au temple. Le Oui ne dérange pas, le Non en revanche dérange. Une attaque contre les marchands ? Mais Marc précise que ceux qui vendent ainsi que ceux qui achètent sont visés. Ce n’est donc pas une protestation contre l’exploitation de commerçants sans scrupules ni une tentative de corriger l’abus du système, c’était une révocation du culte sacrificiel. Les sacrifices étaient « approchés » au temple ; approcher était le verbe technique utilisé pour parler de cette démarche rituelle. Or Jésus a utilisé le même verbe dans sa première prédication pour parler du Royaume : le Royaume s’est « approché ». Quand Dieu s’approche, il est inconvenant de continuer à prétendre s’approcher de Dieu au moyens de sacrifices, qui plus est payants. Jésus n’a pas fermé pas le temple comme maison de prière mais suspendu son activité sacrificielle : sa principale raison d’être et sa première source de profits. C’est un jugement porté sur le temple, comparable à celui de Jérémie. Alors que dénonce Jésus ? L’idolâtrie ! Une fois de plus. Jésus dénonce l’idolâtrie des autorités du temple comme il avait dénoncé l’idolâtrie des Pharisiens (leur joug). C’est l’indifférence des autorités religieuses face à la venue du Royaume et de son Messie qui a provoqué le geste de Jésus. Son geste est l’expression du jugement et de la colère de Dieu face à une institution qui ne Lui donne plus de fruits, à l’image du figuier dont Jésus s’approche.

Alors concrètement que réclame Jésus pour nous maintenant ?

Ce sont les mages du récit de Matthieu qui nous donnent une réponse. 1) CONSIDERER JESUS COMME UN ROI. Les mages ont déposé aux pieds de Jésus leur hommage, leur trésor : « Car là où est ton trésor, là aussi sera ton cœur » dit Jésus (Mt 6,21). Les mages ont déposé leur trésor là où ils voulaient que leur cœur soit ! Ils montrent qui est CELUI à qui leurs cœurs appartiennent. Au fond, ce que cherche l’être humain depuis son origine, c’est le vrai motif de son adoration. Il cherche le vrai roi de sa vie, le vrai maître de son service. C’est le sens même de son existence. 2) ADORER JESUS COMME UN DIEU. C’est le sens de l’encens.L’encens nous dit que notre vie doit être déterminée par le désir de le glorifier.  La question est donc : qu’est ce qui glorifie le plus Dieu ? Quel est le premier objectif d’une communauté ? L’adoration ! 3) CONSIDERER JESUS COMME LE SAUVEUR ET LE GUERISSEUR. C’est le sens de la myrrhe qui était utilisé comme médicament. Avec la myrrhe, les prêtres chaldéens, ne se tournent plus seulement vers la lumière et le sens de leur existence, ils se tournent vers le médicament de leur vie : Emmanuel, Jésus, le salut : Raphael : Dieu guérit. La myrrhe dit jusqu’où peut aller Celui qui se révèle à eux comme lumière du monde : Il demande à aller jusqu’à nos blessures les plus profondes ; il demande à aller jusqu’à nos idoles les plus cachées. C’est la fonction de sa parole et de sa mort sur la croix et c’est dans la prière adressée au Dieu qui guérit que nous recevons ce don précieux.