Textes du jour : Exode 17,3-7 ; Romains 5,1-11 ; Jean 4, 5-12

Exode 17 est l’histoire de la récrimination des Hébreux au désert contre Moïse, C’est l’histoire d’une épreuve, ce qui signifie qu’on est contrarié, accablé, attaqué même. Si l’épreuve tourne bien, on en sort grandi, éprouvé, presque reconnaissant. Si l’épreuve tourne mal, on en sort touché, diminué, défait, déprimé. Et c’est là que la tentation de la récrimination arrive. Et l’ultime personne contre qui on récrimine, c’est Dieu. La question est : qu’est-ce qu’on fait de la contrariété ? Si on le vit sans Dieu, cela se terminera par une accusation portée contre lui. Si on vit cette épreuve avec Dieu, cela se terminera par une action de grâce.

 Tout est épreuve dans la vie. Tout est qualification. On éprouve les matériaux et les personnes. On examine, on teste, on note, on qualifie ou on disqualifie. Le test fait partie de notre vie et de notre croissance. Les Hébreux au désert sont aussi passés par le creuset de l’épreuve. Leur récrimination vise Dieu : Mais qu’est-ce que c’est que ce Dieu qui prétend libérer une nation et qui l’amène crever de faim et de soif dans un désert stérile ? Si c’est pour en arriver là, tu aurais mieux fait de t’abstenir ». La question que se posent les Hébreux est la suivante : LE SEIGNEUR EST-IL VRAIMENT AU MILIEU DE NOUS ? C’est ce même soupçon que le serpent à distillé dans le cœur d’Eve et d’Adam : Dieu ne vous est pas si favorable… C’est ce même soupçon que le diable veut distiller dans nos cœurs et ceux de nos contemporains. Ce soupçon empoisonne nos vies. Il nous faudrait une cure de désintoxication, il nous faudrait une preuve de plus que Dieu est avec nous.

Alors Dieu va répondre en demandant à Moïse de frapper un rocher et d’en faire sortir de l’eau. L’apôtre Paul dit en 1 Corinthiens 10, que le rocher, c’était le Christ. Paul a compris que la nouvelle preuve que Dieu donne aux croyants, c’est le Christ. C’est ce que nous trouvons dans Romains 5. Dieu prouve son amour en ceci : Christ est mort pour nous alors que nous étions pécheurs. Christ est mort pour nous alors que nous récriminions. La preuve que Dieu nous donne en Jésus-Christ est d’une telle ampleur que nos afflictions peuvent nous conduire à la persévérance et la persévérance à la victoire dans l’épreuve. Il nous faut, pour recevoir cette preuve, recevoir aussi l’amour qu’elle renferme. C’est l’Esprit saint qui nous délivre cet amour. Si nous recevons cet amour, alors nous maintiendrons l’accès à cette grâce dans laquelle nous sommes établis. C’est cette grâce que la samaritaine de Jean 4 a reçue. Elle a cru et a reçu le don de Dieu. Quand le Christ enseignait le Notre Père à ses disciples, c’était précisément pour les installer dans la confiance filiale ; « ne nous laisse pas entrer en tentation » pourrait se traduire « tiens-nous si fort que nos Rephidim ne deviennent pas Massa et Meriba », ou si vous préférez « que nos lieux d’épreuve ne deviennent pas lieux de doute ». Dans la difficulté, continuer à appeler Dieu « Père », c’est affirmer envers et contre tout qu’il est toujours avec nous