(Luc 2,22)

Au cœur de cette période de l’enfance de Jésus, il y a donc le voyage de la famille à Jérusalem pour offrir ce que la loi prescrit. La mère doit offrir un sacrifice pour se purifier, et l’enfant premier-né doit être offert au Seigneur, ou être racheté par les parents. Les parents de Jésus ne paient pas pour le racheter, donc s’ils montent à Jérusalem c’est bien pour le consacrer au Seigneur. D’ailleurs le mot utiliser pour dire qu’il est « présenté » veut aussi dire « offert ». Jésus est offert, comme Isaac a été offert par Abraham. C’est un acte de renoncement pour les parents. Parfois certains parents ont de la peine à voir l’engagement de leurs enfants pour Dieu. Un proverbe dit : « La vocation religieuse, c’est comme l’autoroute. Tout le monde est pour, tant que ça ne passe pas trop près de chez nous. » Les Évangiles de l’enfance, nous montrent, à travers tous ces événements, l’importance de la famille. On évacue parfois un peu vite son rôle dans le ministère de Jésus, et surtout l’exemple qu’ils nous donnent. C’est une famille totalement consacrée à Dieu, et remplie de l’Esprit Saint. Joseph, le taciturne, ne prononce pas un seul mot dans ces récits, mais il est toute écoute, tellement écoute qu’il saura prendre les bonnes décisions, en accueillant cet enfant et sa mère à la demande de l’ange, en veillant sur eux et en les protégeant. C’est lui qui est averti qu’il faut fuir en Égypte pour protéger l’enfant et sa mère, et grâce à sa grande écoute de Dieu, Joseph à nouveau prendra la bonne décision pour veiller sur ceux qui sont devenus sa famille. Quant à Marie, la mère de Jésus, elle est la figure de l’humanité qui dit « oui » à Dieu, qui l’accueille en elle, l’image de celle qui reçoit le Sauveur et le donne pour le monde. De son « oui » tout dépend, et le « oui » qu’elle donne, avec une foi totale, ouvre la porte à Dieu. Elle va concevoir et enfanter le Seigneur. Il est vraiment totalement son fils et totalement le Fils de Dieu, et ainsi il est totalement vrai homme et vrai Dieu, comme le proclame la foi chrétienne dans sa confession de foi. Ce qui attend son fils, cette mère l’entrevoit déjà : la croix se profile déjà dès la naissance. Le texte dit qu’il est emmailloté, un terme qui rappelle les bandelettes qui entoureront son corps au tombeau, et puis il y a cette annonce de Syméon dans le temple : « Toi Marie, un glaive de transpercera l’âme. » Cette famille nous donne un exemple pour notre propre vie de famille. Le silence et l’écoute de Joseph aux ordre et impulsions de Dieu est un exemple. La confiance de Marie et son abandon total dans ce « Oui » qu’elle dit à Dieu pour concevoir le Sauveur et l’offrir au monde est aussi notre vocation. La volonté de consacrer leur enfant au Seigneur, pour réaliser sa volonté est aussi ce qui est attendu de nous. Qu’à l’image de la famille de Jésus, nous soyons aussi tout à fait consacrés au Seigneur, et que nous puissions lui consacrer cette année qui vient dans tout ce qui la compose et dans toutes nos relations.

Textes du jour : Genèse 15, 1-6 et 21, 1-3 / Hébreux 11, 8-19 / Luc 2, 22-40