La résurrection est l’un des points d’achoppement de beaucoup en matière de foi. Ils peuvent admettre beaucoup de choses concernant Jésus, mais pas sa résurrection… Pourtant la résurrection est un point central, la clé de voute du Christianisme.  Le Christianisme n’est pas une religion de concepts, une philosophie où le Christ serait un concept intellectuel, une belle idée ou un modèle mythologique. C’est est une religion de la relation. Nous avons une relation avec le Christ, qui est une personne. S’il n’est pas vivant, il n’y a pas de relation. La rencontre avec l’apôtre Thomas nous rejoint également dans cette difficulté face au mystère de la résurrection. Il n’était pas là quand Jésus ressuscité est apparu aux autres disciples. Il n’arrive pas y croire. Il veut des preuves ! Thomas peine à croire sans voir. Pourtant la possibilité de ressusciter n’est pas inconnue de lui. Quelques chapitres avant, Jésus a ressuscité Lazare. Le texte mentionne explicitement la présence de Thomas lors de la résurrection de Lazare. Ce n’est pas un détail fortuit, l’Évangéliste Jean mentionne volontairement Thomas à ce moment-là pour signifier qu’il a assisté et cru à la résurrection de Lazare. Pourtant quand il s’agit de la résurrection de Jésus, il ne croit pas ; il va demander à pouvoir toucher le ressuscité. Pourquoi Thomas a cru à la résurrection de Lazare et ne croit pas à celle de Jésus. Peut-être parce qu’il y a chez lui ce besoin de voir, de toucher, pour croire.  En cela Thomas nous ressemble beaucoup parfois. Quand nous avons besoin d’éléments tangibles et de preuves. D’ailleurs c’est devenu une expression de la langue française : « il est comme saint thomas, il ne croit que ce qu’il voit. »  

8 jours plus tard le Christ vient à la rencontre de Thomas. C’est là que le texte va prendre un tournant insoupçonné. On croyait que le sommet de la foi c’était de croire en la résurrection, et bien Thomas, qu’on connaît pour être celui qui doute, va être celui qui nous amène encore plus loin que la foi en la résurrection. Sa foi en la résurrection lui ouvre quelque chose d’encore plus grand. Quand il voit Jésus ressuscité… Thomas ne dit pas : Tu es le Christ vivant, tu es ressuscité.

Il dit : « Mon Seigneur et mon Dieu » Et plus rien d’autre….

Thomas, par la résurrection arrive à un sommet encore plus grand, plus haut, un mystère encore plus absolu. Ce Jésus qui est né à Bethléem, avec qui il a cheminé durant 3 ans, Jésus qui a été crucifié, qui est mort, Jésus maintenant vivant : il est Dieu. Dieu qui s’incarne… Dieu qui descend à la rencontre de l’humanité… Dieu qui est crucifié… Dieu qui descend au plus bas de l’humanité pour nous prendre avec lui dans la gloire de sa divinité. Oui voilà qui est Jésus. Mystère insondable…

La résurrection nous ouvre à découvrir ce mystère encore plus grand, alors nous pouvons tomber à genoux et avec l’apôtre Thomas dire notre foi en Jésus :

Mon Seigneur et mon Dieu.

Textes du jour : Actes 4, 32-35 / 1 Jean 5, 1-6 / Jean 20, 19-31