Pour les enfants, les jeunes et ceux qui travaillent à leur contact, l’été représente ce moment de passage d’une chose à l’autre : on change de classe, on change de maître, de maîtresse, de prof, on change peut-être d’école. Il y a ceux qui passeront au CO, ceux qui commenceront un apprentissage, une formation complémentaire, ou le collège. Il y a ceux qui entreront à l’université, partiront à l’armée, ou dans d’autres lieux de formation ou de travail. Bref… plein de passages. Chaque passage amène avec lui son lot de stress, inquiétudes, mais aussi excitation, impatience. Chaque changement vient parfois nous remuer, plus ou moins profondément d’ailleurs. Parce que l’inconnu est toujours un peu effrayant. On aime bien finalement le confort tranquille de l’habitude. Pour utiliser une image proche du texte de l’Évangile que nous avons entendu, nous aimons parfois bien les eaux tranquilles du port où tout est maîtrisé plutôt que l’inconnu d’une traversée par toujours calme. Jésus et ses disciples ont justement vécu une de ses traversées qui secoue dans tous les sens. Il y a de l’incertitude, des soucis, et surtout beaucoup de peur. Les disciples se sentent mal, en danger, inquiets pour leur avenir. Et du coup ils ne voient que les problèmes autour d’eux. Le vent est trop fort, les vagues nous secouent trop, et puis il fait nuit, on ne voit pas où on va, et on est mouillés, il y a de l’eau dans le bateau… Les disciples orientent toute leur attention sur ce qui ne va pas comme ils veulent, ils paniquent parce qu’ils voient des problèmes et des soucis (réels ou non) tout autour d’eux. Cela devient le centre de leur préoccupation et du coup ils se sentent mal. Jésus lui-même pose ce constat : « Pourquoi êtes-vous si craintifs ? N’avez-vous pas encore la foi ? » Il faut tout de suite lever un risque de malentendu. Jésus n’est pas en train de faire la morale, ce n’est pas pour rabaisser les disciples, ou les évaluer. Il faut le comprendre au sens médical. Jésus comme un médecin va poser un diagnostic. Redoutable diagnostic du Christ qui comme un médecin voit ce qui coince : Vous êtes angoissés parce que vous donnez plus d’importance à la peur qu’à la foi. Vous n’allez pas bien parce que vous portez votre attention se porte sur ce qui vous fait peur, parce que vous manquez de foi. La foi, ne considère pas d’abord les problèmes, elle ne se laisse pas submerger par les soucis, elle s’oriente immédiatement vers la solution. Et la solution est là depuis le début…« Jésus dormait sur le coussin à l’arrière du bateau » Dans toutes les traversées, de nos existences, une seule chose compte. Avons-nous pris Jésus dans notre barque ? Cela ne veut pas dire qu’il n’y a pas de tempête, ni que ça ne fait pas peur. Mais Jésus calme la tempête pour nous permettre de continuer la traversée. Ne laissons pas nos soucis prendre toute la place, ni les problèmes que nous nous inventons, ne portons plus notre attention sur les vagues environnantes, mais sur la solution. Jésus est là. Il nous redit à nous aussi cette parole : Ne crains pas, crois seulement.
Textes du jour : Psaume 107 / 2 Corinthiens 5, 14-17 / Marc 4, 35-41