Que Jésus soit mort, cela est indéniable. La mort guette tout être humain. On s’habitue à l’idée que toute vie prend fin un jour. La plupart des gens ont déjà vu une personne dans une morgue. Nous vivons aussi au rythme des gens qui décèdent, nous avons nos moyens pour prendre congé et traverser des deuils. La mort, nous pourrions presque dire, nous est familière. Il n’en est pas ainsi pour la résurrection. Nous manquons totalement de concepts, d’image, d’imagination. Notre intelligence est complètement débordée par cette idée d’une résurrection, nous sommes sursaturés par cette annonce : Il est vivant. Tous ce que nous avons appris ne permets pas à nous relier à ce que peut être une « résurrection ». Pierre court à la tombe et ne voit que des bandelettes. Il ne voit que ce qu’il voit. Les femmes saisissent probablement quelque chose mais cela reste assez flou. L’auteur de l’Evangile de Matthieu dit d’elles : « Elles s’éloignèrent du tombeau, avec crainte et avec une grande joie. » Crainte et joie simultanément !

Du coup, la résurrection advient, apparait comme un don, un cadeau, une surprise à laquelle je ne m’attendais pas. Le Christ ouvre et rend possible quelque chose à laquelle personne ne pensait de cette manière.

La résurrection pour laquelle nous rendons grâce, pour laquelle nous louons Dieu, est un cadeau inattendu que nous essayons à décrire par des images, par des mots, par la musique ou la poésie, la peinture ou le silence. Mais fondamentalement la résurrection nous échappe, car elle n’est pas inscrite dans les registres que nous transmets la vie ordinaire. Elle apparait, elle demande d’être accueillie, elle survient ou advient, un don, un cadeau.

Nous voulons donc prendre acte de ceci : Le Nouveau Testament ne nous dit pas comment se passe une résurrection, mais nous raconte qu’elle a eu lieu et surtout les effets de celle-ci. Nous lisons de nombreux textes où Jésus a été vu, il est apparu. Et cela change le cours de la vie des unes-des uns et des autres. Pour nous qui n’avons pas la chance de voir « apparaitre » Jésus, nous faisons confiance aux récits bibliques et croyons que Jésus-Christ est ressuscité. Cela réoriente notre vie. D’abord, la résurrection de Jésus raconte que Dieu, la puissance de vie, l’énergie primordiale, est toujours à l’œuvre. Puis, vivre dans ce monde, ce n’est pas croire que la fin est la mort. La résurrection ouvre à l’infini des possibles. Elle casse la fermeture, la finitude. Cela donne à notre existence une dimension fantastique. Il est ressuscité, oui, vraiment, Il est ressuscité, alléluia !

Lectures bibliques : Luc 24, 1-12 et Actes des Apôtres 2, 14.22-32