L’Eglise a reçu comme tâche à la suite du Christ, la célébration/prière/méditation/cultes. Une dimension de « lien entre Dieu et nous ». Ensuite, elle transmet l’Evangile, raconte la vie de Jésus, fait réfléchir à partir de ses convictions et étudie la Bible. C’est ce que nous appelons la dimension « catéchèse ». Finalement il y a une 3è tâche qui la constitue : la « Diaconie », le service des plus démunis, des exclus, des personnes et groupes vulnérables, résumé dans les deux Testaments en « veuve, orphelin et étranger ». Le culte solidaire de ce dimanche est dédié à la Diaconie de l’Eglise et de notre paroisse. Depuis toujours l’Eglise s’est mise en route vers les malades, les veuves, les orphelins, les migrants. Assez tôt dans son histoire, elle a créé des institutions et des organisations pour y veiller de manière professionnelle. En ce faisant, elle a comme « sous-traité » la Diaconie qui par ce faire, ne constitue plus le cœur de la vie de l’Eglise. Elle a certainement gagnée en efficacité diaconale, mais a perdu son aiguillon d’interpellation de la foi et a réduit la Diaconie pour le paroissiens au porte-monnaie.

Servir, c’est suivre le Christ. C’est constitutif de la foi chrétienne et non pas une petite charité. L’Evangile de Marc souligne ce trait lorsqu’il rapporte cette parole de Jésus : « Si quelqu’un veut être le premier, il sera le dernier de tous et le serviteur de tous» (Mc 9, 35). Dans le service du prochain le Christ est présent.

La question reste posée : comment ne pas se satisfaire de la sous-traitance de la Diaconie à des professionnels, comment la vivre aussi au sein de la communauté des croyants, à la paroisse ? En mettant et en vivant la Diaconie aussi au sein de la vie du croyant et de la vie paroissiale, cela constitue un positionnement dans l’espace public. Elle cesse d’être vue comme une simple institution religieuse et se présente comme un acteur dans la société, hypersensible au sort réservé à ceux qui sont laminés par des conditions de vie trop dures. Elle contribue alors à affronter un peu autrement un certain nombre de questions, comme l’accueil des étrangers, la place faite aux personnes handicapées, à ceux qui entrent difficilement sur le marché du travail, la présence aux personnes dépendantes, l’accompagnement de la fin de vie, etc., en les abordant non comme des problèmes à résoudre ou des peurs à gérer, mais comme de véritables chances pour la société.

Lectures bibliques : Matthieu 15, 32-38 ; Marc 2, 1-12 ; Matthieu 11, 2-6