Dans le christianisme, Dieu est d’abord quelqu’un que nous pouvons rencontrer. Il n’est pas là-haut, trônant glorieusement, mais à la fois dans son éternité et également ici-bas à la recherche des humains. Certains le rencontrent soudainement, spontanément, comme le persécuteur Silas devenu par un éblouissement et une parole du Christ vivant sur son chemin vers Damas, l’apôtre Paul. Ou lentement, en maturation, par un signe, le pain rompu, comme les disciples d’Emmaüs qui ont longtemps marché avec le Christ vivant sans le voir. Certains font une expérience forte et unique, d’autres passent par un cheminement lent, cherchant jusqu’à l’obtention d’une certitude. Chacune et chacun peut faire un chemin très différent pour vivre une rencontre avec le Vivant. Cette rencontre avec le Christ vivant peut être d’une grande intensité ou d’une petite douceur légère. Dieu est rencontre, Dieu singulier qui s’adresse à chacune et chacun, et Dieu universel qui nous accueille toutes et tous.
Le baptême atteste cette rencontre, l’inscrit dans la vie du croyant durablement comme une référence. Martin Luther raconte que, dans les heures les plus sombres où il était accablé de toutes parts, il avait gravé dans le bois de sa table de travail ces mots : « Je suis baptisé ! » Lorsqu’il se sentait menacé par le découragement, il s’accrochait à cette promesse de la grâce de Dieu posée sur son histoire.
En même temps que Dieu va à la rencontre des humains, l’Eglise est appelée à témoigner de cette rencontre, de cette vie dans l’amitié de Jésus-Christ. L’Eglise n’a aucun sens pour elle-même, elle n’est pas un club, mais au service de la mission de Dieu. Celle-ci consiste en trois perspectives : L’invitation de vivre dans la bienveillance de Dieu. Ensuite elle souligne le respect absolu de tout vivant, donc elle dénonce ce qui détruit. Elle n’est pas là pour s’autopromouvoir, mais pour rappeler la sacralité de la vie, de toute vie. Finalement elle a une visée thérapeutique. Elle s’est toujours occupée des personnes qui souffrent, qui ont une vie plus difficile que d’autres. Elle invite à une inclusion créative où tout être vivant a une place.
Faire dans toute nation des disciples veut aussi dire promouvoir cet Evangile dans toutes les cultures et proposer à suivre Jésus dans ses pas. Disciple ne veut pas dire cadrer, soumettre, mais marcher dans les pas de.
Voilà donc la mission de Dieu à laquelle s’adjoint tout baptisé : Vivre l’amour de Dieu – Soutenir ce qui est fragile et menacé, promouvoir la Vie – Relier, réparer, revivre.
Lectures bibliques : Matthieu 28, 16-20 et Actes 16, 6-10 et 16-34