Le tableau de notre monde est sombre, parfois désespérant. Et en même temps, nous vivons en Eglise le temps de Pâques, un temps qui s’étend sur 6 dimanches, un temps long pour intégrer la force de la résurrection, de la victoire de la vie. Comment vivre, en tant que chrétien/ en tant que chrétienne avec cette réalité et notre foi au Ressuscité ?
« D’ici peu, vous ne me verrez plus, puis peu de temps après, vous me reverrez ». Cet échange entre Jésus et ses disciples a lieu dans le discours d’adieu, avant la croix. De quoi parle-t-il ? Au fur et à mesure des siècles, les exégètes ont interprété ce laps de temps de différentes manières : les jours de sa mort, les jours entre l’Ascension et la Pentecôte, ou encore le temps entre l’Ascension et le retour du Christ.
Quel que soit ce laps de temps, ce que vise le texte, c’est de rassurer à l’avance, pour les moments où se fera sentir l’absence de Jésus. Et dans ce temps d’apparente absence de Jésus, Jean insiste notamment sur la prière : se placer devant Dieu, se mettre à son diapason et lui apporter notre manque, le sentiment de son absence
Aujourd’hui, jour d’Assemblée de paroisse, permettez-moi de rajouter un élément : dans les malheurs du monde ou dans ses propres malheurs, il peut arriver que cette promesse de joie, cette invitation à une attitude de prière qui épouse le mouvement de la croix à la résurrection, … il peut arriver que ce message soit inaudible. Quand on y est, dans le trou.
C’est là que se vérifie la nécessité d’être une communauté de gens qui portent le membre qui momentanément est le plus faible,
D’être une communauté où d’autres espèrent et croient en la promesse de vie pour moi, quand moi je ne peux plus y croire
D’être une communauté qui prie pour lui, pour elle qui ne peut plus prier.
C’est là que se vérifie la nécessité d’une communauté qui s’engage pour faire sa part pour que le Royaume de Dieu soit vécu, de plus en plus.