Partons d’un parallèle entre l’envoyé américain Steve Witkoff, récemment mandaté pour des négociations de paix en Russie, et la figure du messie biblique. Si certains voient en l’émissaire américain un espoir pour mettre fin à la souffrance en Ukraine, la comparaison s’arrête là : le messie biblique, lui, ne vient pas avec puissance politique ou militaire, mais avec le souffle de Dieu, porteur de justice, vérité, pauvreté et paix. Il apporte non seulement une amélioration, mais une nouvelle création, une manière inédite d’être ensemble.

Pourrions-nous imaginer ce que serait un messie contemporain ? Pour certains, un garant de justice sociale, de logements accessibles, d’emplois dignes ; pour d’autres, un restaurateur de la biodiversité ou un artisan d’une harmonie écologique ; ou encore un défenseur de l’égalité, de l’inclusion, d’un commerce non prédateur, et d’un monde sans oppression.

Mais en réalité, le messianisme ne réside pas d’abord dans ce que le messie ferait, mais dans l’espérance active qu’il suscite : une attente qui veille, ce à quoi nous sommes invités dans ce temps de l’Avent. Cette espérance annonce quelque chose de neuf, de beau, capable de transformer le monde et les vies humaines.

Les images bibliques d’Esaïe – l’harmonie entre les animaux, la fin de la violence – nourrissent cette espérance profonde, presque impossible à imaginer, mais consolante. L’Église et chacun de nous vivons-nous de cet horizon messianique ? En ce temps de l’Avent, portons cette espérance dans ce monde désespérant, soyons des phares qui indiquent un chemin. Ouvrons la curiosité auprès de nos contemporains pour ce Dieu vivant et sa volonté de créer l’avenir, soyons des phares pour notre entourage. Portons autour de nous un autre narratif, un qui ose penser demain autrement.

Lectures bibliques : la figure messianique dans le prophète Esaïe :

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