Être disciple du Christ c’est se mettre à son école. Pour le signifier Jésus prend l’image du joug : cet objet agricole qui sert à atteler deux bœufs ensemble pour le travail dans les champs. La particularité du joug, c’est qu’il se porte à deux : il relie toujours deux bêtes.

Mais pourquoi est-ce que Jésus dit que son joug qu’il veut nous donner est doux et léger, alors que normalement un joug est lourd et pesant ? Et bien la réponse tient dans un tout petit mot : « Mon ». Mon joug : cela signifie que si c’est le joug de Jésus, il vient placer sa nuque à côté de la nôtre pour porter avec nous. Être disciple c’est se tenir auprès de Jésus : c’est d’ailleurs ce qu’il dit au tout début : « venez auprès de moi. » A côté de lui, tout près, voilà où se tient le disciple : tout près de Jésus.

Et ensuite : on va où ? On va là où va Jésus. Le disciple c’est celui qui se tient aux côtés de son maître où qu’il aille.  Comme disciple nous aussi nous allons partout où Jésus se tient. L’attelage des bœufs ne reste pas sur place : il sert à aller travailler dans le champ, et nous aussi si nous sommes disciples du Christ, nous allons dans le champ de monde. Jésus nous engage dans son travail, dans son action, dans son combat. C’est un travail dur, et souvent ingrat que celui du disciple. Jésus n’a d’ailleurs jamais promis que ce serait tranquille et sans effort. Jésus n’a certainement pas amené une religion du bien-être. Il ne promet pas l’absence de fatigue, mais le repos : ce qui est très différent. Pourtant Jésus assure que son joug est léger et facile. Si ce joug est facile et léger, c’est parce que Jésus possède deux qualités : il est doux et il est humble de cœur. La douceur et l’humilité de Jésus font que ce joug est léger et facile. Quel est le « matériau », en quelque sort, de ce joug ? Les commentateurs anciens sont assez unanimes pour dire que c’est l’amour. Voilà la différence fondamentale avec tous les jougs d’esclavage. Celui-ci est un joug d’amour. Être disciple c’est devenir un collaborateur de Dieu. C’est entrer dans sa dynamique, recevoir de lui les forces nécessaires. Quand on est sous le même joug on apprend à adapter son rythme à celui de l’autre, sinon ça tire dans la nuque et ça fait mal. On apprend à épouser la direction de l’autre. On apprend à s’adapter à l’effort de l’autre. C’est pareil quand on devient disciple, ou collaborateur de Dieu : nous devons aussi apprendre le rythme de Dieu, la direction de Dieu, aller dans la dynamique de Dieu.

C’est cela se mettre à son école : c’est très concret. C’est l’école de la douceur et de l’humilité qu’on doit apprendre en se tenant auprès de Jésus. On l’apprend en adoptant sa direction, en prenant son rythme et en entrant dans sa dynamique.  

Textes du jour : Siracide 51, 17-30  / Matthieu 11, 25-30