Ces derniers mois, l’actualité brûlante a remis au cœur de nos préoccupations la question de l’accueil et de l’hospitalité. L’hospitalité est toujours un défi, et en même temps une chance et souvent aussi une bénédiction. C’est un défi : il y a une part de renoncement et même de sacrifice. Accueillir c’est mettre de côté sa tranquillité. C’est aussi accepter d’être dérangé dans ses habitudes, son rythme, son confort. C’est dépenser de l’argent. C’est parfois accepter de faire passer les intérêts et besoin de celui ou celle qu’on accueille avant les nôtres. Accueillir l’autre c’est aussi se mettre à son service et cela donne parfois du travail. Dans les textes bibliques de ce matin on ne chôme pas pour honorer le visiteur qu’on accueille. L’hospitalité donne du travail ! Mais c’est aussi une chance qui peut devenir bénédiction. « Quand je reviendrai chez toi l’an prochain, ta femme Sarah aura un fils ». L’hospitalité ne cherche pas à accaparer une bénédiction, mais la bénédiction vient sur celui qui accueille généreusement. On n’accueille pas pour être béni, mais on est béni parce qu’on accueille l’hôte de passage gratuitement et le cœur ouvert, et par cette ouverture du cœur, Dieu peut bénir. Et parfois parmi les visiteurs de passage, c’est Dieu lui-même qui se glisse dans notre foyer. Dans l’Évangile que nous avons lu. Marthe accueille le Christ chez elle. Marthe fait qui est attendu d’elle : elle se met en mouvement pour offrir à son invité un accueil digne de lui. Elle remplit le devoir de l’hospitalité : elle s’agite et ça l’agace de voir Marie qui ne l’aide pas à accueillir Jésus comme il se doit. Comme il se doit ? Pourtant à entendre la réponse de Jésus, c’est bien Marie qui l’accueille comme il se doit. Ce que Jésus met ici en valeur ce n’est pas l’accueil extérieur et social, mais l’accueil intérieur et spirituel. Marie montre une autre manière d’accueillir :  elle montre une hospitalité intérieure, au travers de son écoute du Christ, et Jésus qualifiera cela de « meilleure part ». Ouvrons tout grand nos cœurs à Dieu, et accueillons-le et comme Marie mettons-nous à son écoute. C’est cela l’accueil qu’il demande. C’est la meilleure part, et une bénédiction pour nous. Amen.