Le psaume 137 fait référence à l’exil à Babylone. Une partie du peuple d’Israël a été déportée loin de Jérusalem (Sion) et du Temple. Nous sommes au 6è siècle av. J.-C.
Le psaume 137 décrit ces exilés assis près des fleuves de Babylone ; ils sont en larmes car ils se souviennent de Jérusalem. Ils ont suspendu leurs lyres à des saules et refusent la demande de chants des Babyloniens. Comment chanter en de pareilles circonstances ?
Dans un 2ème temps, ils s’affirment : jamais ils ne veulent oublier Jérusalem, ils gardent Jérusalem comme le sommet de la joie, et ainsi l’espoir.
Dans un 3ème temps, le psaume devient prière. Seigneur, souviens-toi.
Cette dernière partie du psaume est souvent laissée de côté car elle dérange, on ne sait que faire de la violence et de la barbarie exprimées dans ce psaume comme dans d’autres.
Cette prière dit la souffrance et la violence qui habitent les exilés. Face à la violence subie, c’est le désir de vengeance qui surgit. Et les exilés l’expriment sous forme de prière. La violence sort sous forme de mots adressés à Dieu. Dieu peut tout entendre.
Un théologien a décrit le dernier verset du psaume comme un génocide en souhait, c’est-à-dire que la destruction est souhaitée, mais elle est reste au niveau des mots. Et c’est certainement cela qui est salutaire : exprimer la violence qui nous habite à une personne de confiance peut nous éviter de passer à l’acte. Rien ne sert de nier ce qui nous habite. La parole devient libératrice, si violente soit-elle.
Prendre la parole pour dire la violence qui m’habite, c’est déjà un pas pour en être libéré.
Face à la violence et le désir de vengeance qui peuvent nous prendre, ce psaume comme bien d’autres nous propose la voie de la parole et de la vérité face à soi-même.
Le chemin des mots permet de sortir de soi la violence contenue et ressentie. La prière devient ce lieu pour le faire, comme l’est aussi l’échange avec une personne de confiance.
Textes du jour : Genèse 4, 1-8 – Matthieu 5, 23-24 – Psaume 137