La première chose qu’il faut souligner dans ce récit d’Actes 8, c’est le caractère incongru de la rencontre entre Philippe et ce fonctionnaire éthiopien. Rien ne les prédisposait à se rencontrer, ils n’ont pas la même culture ni le même statut social. Philippe est grec, et les grecs habituellement méprisent les gens d’autres cultures. De plus cet éthiopien est un eunuque, ce qui pour un grec lui donne un statut de sous-homme. Philippe ne se laisse pas influencer par ces considérations, il voit dans cette rencontre le signe de Dieu, l’invitation de Dieu à entrer en relation avec ce fonctionnaire éthiopien. Philippe a les oreilles et le cœur ouvert à la voix de Dieu, et cela lui permet de dépasser toutes les frontières humaines.
Après un bout de route avec Philippe, arrivés vers un point d’eau, l’Ethiopien demande : « Qu’est-ce qui empêche que je sois baptisé ? » Le char est arrêté, et sans un mot Philippe descend dans l’eau et baptise le fonctionnaire. Philippe n’a rien répondu à la question, ce qui en a troublé plus d’un. Des copistes vont d’ailleurs rajouter ici un verset (v.37) pour établir une discussion entre Philippe et l’Ethiopien. Dans le texte original, Philippe ne répond rien. Que peut-il dire ? Comment pourrait-il se placer en juge pour déterminer si l’Ethiopien a les qualités requises pour recevoir le baptême. Philippe n’établit pas de conditions, il entend la demande. Le baptême est une histoire, une relation entre l’Ethiopien et Dieu. Un cadeau de Dieu envers lui, une grâce.
D’ailleurs immédiatement après le baptême, l’Esprit Saint emporte Philippe ailleurs. Il n’a été qu’un instrument de Dieu.
Un baptême c’est simple comme de l’eau. Beau, pur, rafraichissant comme de l’eau vive.
Un baptême c’est une grande source de joie : « Le fonctionnaire poursuivit son chemin, tout joyeux. » (Ac 8, 39)
Textes du jour : Psaume 40 / Actes 8 26-39 / Jean 3, 1-18