Tout commence, comme très souvent dans la Bible, par l’hospitalité. C’est le moyen que semble privilégier Dieu quand il veut bénir quelqu’un : voir si cette personne va l’inviter. L’hospitalité débouche sur une bénédiction, en particulier quand on accueille Dieu ou l’un de ses serviteurs. Comme l’enseigne Jésus : « Qui vous accueille, m’accueille ; et qui m’accueille, accueille celui qui m’a envoyé ». (Mt 10,40) Elisée s’arrête chez une femme importante de Sunam et son mari : ils vont jusqu’à installer une chambre pour Elisée pour qu’il puisse rester et se retirer chez eux chaque fois qu’il viendra dans la région. Il sera chez eux comme chez lui. Est-ce que nous faisons pareil pour Dieu dans nos vies ? Est-ce que nous avons aussi aménagé une chambre pour lui ? Est-ce que Dieu a de l’espace et du temps qui lui est consacré dans ma vie ? Durant le temps qu’Elisée passera chez ce couple, ils vont apprendre à se connaître. Le couple verra le besoin d’Elisée d’avoir un lieu où se retirer, et Elisée verra ce qui manque à ce couple: ils n’ont pas d’enfant. Et la promesse est donnée, comme à Abraham en son temps, que l’an prochain cette femme tiendra un enfant dans ses bras. Si Dieu ne fait que passer dans nos vies mais que nous ne le retenons pas, cela ressemble à un champ traversé par une rivière mais qui n’est pas irrigué par elle. Il y a un moment où il faut retenir l’eau qui coule pour qu’elle puisse inonder le temps, sinon elle passe sans laisser de trace. Dieu c’est pareil ! Combien de vies Dieu traverse-t-il sans laisser de trace, parce que personne n’a voulu le retenir. Oui il faut retenir Dieu, l’inviter à rester, à s’installer. Pour cela lui il faut lui aménager de la place et du temps. C’est là que quelque chose pourra être enfanté. La femme de Sunam qui enfantera un fils est une parabole de la vie spirituelle. Pour porter un enfant, la mère va très concrètement lui faire de la place dans son corps. C’est impressionnant de voir un ventre d’agrandir pour faire place à l’enfant. La maman va être entièrement consacrée à l’enfant durant sa grossesse et plus encore dans les premiers jours de vie. Tout son temps et son espace sont réquisitionnés. Marie est l’exemple le plus fort de cela, et l’exemple ultime pour nous de quelqu’un qui a retenu Dieu dans sa vie, a gardé la Parole de Dieu, et l’a enfanté pour le monde. Une femme qui s’est entièrement consacrée à Dieu au point de donner naissance au Christ pour le monde, porter le Christ au monde. Et à plusieurs reprises, l’Evangile nous dit à propos de Marie : elle retenait/repassait toutes ses paroles dans son cœur. Ne laissons pas Dieu traverser nos vies sans l’y retenir. Ne laissons pas sa Parole transiter par nos oreilles sans qu’elle ne descende dans nos cœurs et y prenne racines. Préparons un espace et du temps pour que Dieu fasse sa demeure en nous. La promesse : c’est l’enfantement ! C’est une vie qui donne la vie.

Textes du jour : 2 Rois 4, 8-16 / Matthieu 10, 37-42