La célèbre devise anarchiste proclame : « Ni Dieu ni maître ».

C’est pourtant une totale illusion. Le siècle des Lumières et l’humanisme ont érigé la liberté individuelle en fondement absolu, et surtout a laissé entendre, que l’humain pourrait être son propre maître (et le maître de tout, y compris de la Création et libre même de la saccager). Pourtant si chacun examine sa propre vie avec honnêteté il se rendra compte qu’en réalité nous sommes asservis par beaucoup d’autres réalités, et que nous ne sommes nous-même maîtres de pas grand-chose, mais esclaves de beaucoup de choses. Jésus dans l’Évangile que nous avons entendu nous rappelle que l’argent peut-être un maître qui nous tient en esclavage. Mais il y en a d’autres :  le trio de tête des maîtres qui veulent nous rendre esclaves, l’argent, le sexe, le pouvoir. Si on doute de la maîtrise de ces choses sur nous, pensons simplement à toutes les fois que nous disons cette phrase : « c’est plus fort que moi ». Si c’est plus fort que toi, alors il faut reconnaître que cette chose a eu la maitrise sur toi. Et quand cela devient régulier, et que c’est toujours et systématiquement que fort que toi… alors ça veut dire que c’est devenu ton maître, et toi tu es à son service. En langage spirituel, tout ce qui prend la place de Dieu et se rend maître de nous, c’est ce que la Bible appelle une idole. L’idole c’est ce qui est mis à une place illégitime. Sous quelle Seigneurie est-ce que je place ma vie ? Voilà la question fondamentale. Et qu’on soit croyant ou non d’ailleurs : qui ou quoi est le maître de ma vie. Dieu dit : « Tu ne te feras pas d’idole devant ma face. » (Exode 20) Tu n’auras pas d’idoles devant moi, cohabitant avec moi, tu n’auras pas plusieurs maîtres, moi et d’autres. Pourquoi ? Parce que ce que n’est pas possible : on ne peut pas en avoir deux sans être sans cesse tiraillés, divisés, partagés. Être partagé ou divisé, en grec va donner un mot français : hypocrisie. L’hypocrite c’est celui qui est double, et qui sert les intérêts de deux maîtres. L’autre chose, c’est que tout autre maître ne cherche pas le service, mais l’asservissement. Pour le dire autrement, ces maîtres illégitimes cherchent à nous rendre esclave. Avoir le Christ pour maître c’est entendre cette parole : « Je ne vous appelle pas esclaves mais amis. » (Jean 15) C’est une bonne nouvelle, se mettre sous la Seigneurie du Christ est libérateur. Jésus Christ nous sort de nos esclavages, et nous donne la force de résister à tout ce qui cherche à nous ré-asservir.  (Ludovic Papaux)