Le premier obstacle qui empêche la semence de pousser c’est que le terrain qui était censé être de la bonne terre est devenu un chemin bien tassé et complétement stérile. C’est un terrain sur lequel tout le monde a marché, un terrain qui n’a pas été clôturé pour que seul le propriétaire légitime y ait accès. Le baptême est justement un acte de revendication de notre vie par Dieu et en même temps l’acte par lequel nous octroyons à Dieu un titre de propriété sur notre vie. Le baptême scelle par ce geste l’offre à Dieu de notre vie et l’acquisition qu’en fait Dieu au travers du don de Jésus Christ. Au baptême, Dieu nous dit, comme il a dit à Jésus : tu es mon fils, ma fille bien-aimée. Il nous adopte. Et en nous adoptant il nous marque par le baptême d’une marque qui dit que nous sommes à lui et que nous ne sommes pas une place publique. L’Ancien Testament nous dit à plusieurs reprises que Dieu est un Dieu jaloux.  Quand il a un terrain il n’accepte pas que d’autres cherchent à se l’approprie. C’est la même chose avec nous. Quand nous appartenons à Dieu, il ne tolère pas qu’on se fasse marcher dessus et piétiner. Ce terrain piétiné, son problème c’est que n’étant plus revendiqué, il est à tout le monde et à personne. Il devient ensuite tellement dur que la graine semée ne peut plus y entrer. Et alors les oiseaux viennent et emporte les graines. Et du coup rien ne pousse. La fermeture du cœur à Dieu fait que rien de ce que Dieu veut faire pousser ne peut fructifier. Cela reste spirituellement stérile.

Dieu nous a donné la liberté comme une faculté de notre nature humaine, une liberté que Dieu respecte au point d’accepter même que nous utilisions notre liberté pour le rejeter, pour l’ignorer, pour nous passer de Dieu toute notre vie. Mais quand utilisant cette liberté, le cœur se ferme à Dieu, Dieu reste dehors. Lorsqu’il n’est pas invité, Dieu n’entre pas. Dieu nous fout la paix quand on ne veut pas de lui. Il a un infini respect de notre liberté. Quand, même ayant été baptisé, on lui signifie qu’il n’a rien à faire sur notre terrain, dans nos vies. Il nous laisse. En revanche d’autres n’auront pas le même respect. Il y en a d’autres qui viendront sans y être invités : les oiseaux qui mangeront les graines de la Parole semée par Dieu.

Mais la bonne nouvelle c’est que même si notre indifférence à Dieu nous conduit à lui fermer l’accès à notre cœur. Dieu continue de se tenir à la porte. Et quand on lui ouvre, Dieu revient : et le semeur chassera les oiseaux et il se remettra à labourer le sol pour le rendre à nouveau perméable. Dieu veut rendre nos vies à nouveau perméables à la Parole de Dieu, comme elles l’étaient toutes, comme elles l’étaient au commencement. Aujourd’hui entends Dieu qui frappe à la porte de ton cœur. Laisse-le reprendre ce terrain qui est à lui, qui lui appartient, dont il est le seul propriétaire légitime. « Aujourd’hui, si vous entendez Sa voix, n’endurcissez pas votre cœur » (Héb 3,15. Aujourd’hui si la Parole de Dieu est semée dans ton cœur, accueille-la, comprends-là, retiens-là et alors Dieu pourra la faire pousser et la faire fructifier en toi, pour toi et pour les autres. Amen.