Le livre des Juges (chap. 6) raconte l’appel de Gédéon. Gédéon nous ressemble tellement…. Alors même que Dieu l’appelle d’une manière très encourageante « Debout vaillant guerrier », voilà Gédéon qui commence à questionner Dieu. Oui mais…. Combien de fois est-ce que nous aussi nous disons « oui mais… » dans notre prière ? On s’invente toutes sortes de problèmes, alors que Dieu lui, dans son appel, ne les considère pas. Comme si Dieu ne voit pas les problèmes tant il est orienté vers les solutions. Dieu nous appelle, nous, et il nous donne-même une promesse incroyable : « Je suis avec toi, vaillant guerrier ! » Mais nous préférons regarder aux autres plutôt qu’à nous-même. Gédéon fait de même : il met en doute la promesse de Dieu : « Si le Seigneur est avec nous, pourquoi tout ceci nous est-il arrivé ? … » Mais la complainte de Gédéon… est interrompue. Dieu coupe la parole à Gédéon. Dieu ne le laisse pas finir, il coupe court à cette prière qui trahit simplement un manque de foi. Le Seigneur regarda Gédéon et lui dit : « Va avec la force qui est en toi. » Il recentre Gédéon sur son propre appel. Comme si Dieu lui disait… arrête de considérer ce qui t’entoure ou les circonstances ou les autres autour de toi… va avec la force que tu as. C’est toi que j’appelle, c’est à toi que je parle là. C’est aussi ce que Jésus a fait avec l’apôtre Pierre. Jésus appelle Pierre, mais Pierre voyant Jean, il dit : « et lui alors ? » La réponse de Jésus ne tarde pas : « Que t’importe, toi suis-moi ! », en résumé : mêle-toi de tes affaires ! Toi suis-moi.

Nous aimons tellement nous pencher sur la vie des autres, sur ce qu’ils font, et comment ils le font. Cela nous déculpabilise de nos propres manques. Et peut-être encore plus en Église, où on a cette tendance à croire qu’on sait mieux que les autres ce qui est bon pour eux. Est-ce que nous nous croyons suffisamment irréprochables pour formuler des reproches aux autres ? Chez les Pères du désert, certains frères préféraient s’accuser eux-mêmes des péchés des autres pour ne pas dévoiler la faute de leurs frères. Voilà la vraie miséricorde, s’accuser soi-même plutôt que pointer du doigt les manques du frère. Quand nous commençons à regarder les autres, Jésus vient nous recentrer : « Que t’importe ! … toi sois-moi ! »  Toi, corriges-toi toi-même ! Toi, regardes en face tes propres infidélités au lieu de mettre en lumière celles des autres. Toi, occupes- toi de rayonner de la lumière du Christ ! Toi efforces-toi d’être une source d’encouragement pour les autres et non de plainte. Toi laisses-toi transformer par le Christ. Efforce-toi de laisser le Christ transparaître en toi, et alors Dieu pourra t’utiliser pour attirer d’autres Hommes. Concentre-toi sur ta propre vie spirituelle, et alors tu seras utile au Royaume de Dieu. Ne soyons pas découragés ! Au contraire, c’est une bonne nouvelle ! Nous avons à cultiver notre propre relation à Dieu, nous occuper de nous débarrasser de nos propres maladies spirituelles, de marcher vers notre propre sainteté. 

Dieu nous renouvelle sa promesse et il t’appelle, toi ! « Le Seigneur est avec toi, vaillant guerrier ! … Je suis avec toi, va avec la force que tu as. » « Toi, suis-moi ! »

Textes du jour :  Juges 6, 12-14 / Romains 2, 1-6  / Jean 21, 18-22