La célèbre parabole du bon grain et de l’ivraie ; une plante qu’on appelle aussi zizanie et qui donnera l’expression française « semer la zizanie. » Une première remarque concernant l’ivraie. L’ivraie, ou la zizanie, est une plante qui ressemble au blé. Pour un œil novice en agriculture, la pousse de blé ou la pousse d’ivraie ne sont pas facile à différencier : déjà quand les grains sont là elles se ressembles, mais à l’état de pousses elles sont pratiquement méconnaissables. Cela peut être assez grave de les confondre car l’ivraie est une plante toxique.

L’ivraie dans notre texte apparaît tout d’abord comme une anomalie dans le paysage, et d’ailleurs les serviteurs s’étonne de la présence de l’ivraie dans le champ : « Maître, n’avais-tu pas semé du bon grain ? D’où vient cette mauvaise herbe ? ».

Et le maître confirme qu’effectivement il n’a pas semé l’ivraie mais uniquement du bon grain. Dans le monde le mal apparaît donc comme une anomalie par rapport à la création que Dieu a voulue.

Trois invitations pour nous ce matin à l’écoute de ce texte :

  1. Changer de regard sur Dieu : il n’est pas celui qui sème la zizanie dans ce monde, il n’est pas celui qui génère le mal.
  2. Changer de regard sur les autres : je ne suis pas compétent pour dire qui mérite le ciel et qui ne le mérite pas. Je ne suis pas compétent pour éliminer de ce monde ceux que je considère comme des méchants. Ce n’est pas dans mon cahier des charges de chrétien, et tout fanatisme doit rester totalement étranger à la foi chrétienne. Cependant je ne dois pas non plus tolérer le semeur de l’ivraie. Je ne dois pas accepter qu’il vienne gâcher l’œuvre de Dieu en moi.
  3. Changer de regard sur moi : je suis appelé à discerner d’abord dans mon propre jardin, dans ma propre vie quelles sont les mauvaises herbes que je cultive. Car s’il y a un semeur d’ivraie, c’est moi ensuite qui arrose cela. Et je dois aussi discerner quelles sont les mauvaises herbes que MOI je sème à l’extérieur dans le champ des autres. Je dois aussi avoir l’humilité de reconnaître que le jugement des cœurs ne m’appartient pas, alors même que j’ai tellement envie d’aller arracher l’ivraie.

Texte du jour :  Matthieu 13, 24-43