Le silence, ce bienfait redoutable ! Bienfait car nous aspirons parfois dans nos vies trépidantes à un peu de silence. Ce silence que certains cherchent dans une randonné dans les Alpes ou lors d’une marche dans la forêt, d’autres dans un monastère ou en contemplant l’infini du ciel d’été à l’aube avant que les bruits ne se réveillent. Mais le silence peut aussi être redoutable, c’est ce que nous avons médité. En particulier quand il vient de celui que la tradition chrétienne aime appeler Parole. Dieu se tait, c’est une possible expérience croyante. Un silence déroutant. Les Psaumes expriment cette expérience. « Vite ! Réponds-moi Seigneur. Ne me cache pas ta face, sinon je ressemble à ceux qui descendent dans la mort. » (104) « Mais tu as caché ta face, et je fus épouvanté. » (30,8). Dieu se cache, Il peut se faire rare. L’expérience du silence de Dieu est difficile, comme une absence de communion, d’une présence. Le croyant endure ce silence et n’en fait pas une accusation de l’inexistence de Dieu. L’exemple de Saul qui convoque Samuel qui est déjà mort, car Dieu ne répond plus à la supplication de Saul, est un mauvais exemple. Il pense que Dieu est à son service. Alors si Dieu ne répond pas à ses besoins, il cherche d’autres solutions au lieu d’endurer ou de questionner le silence de Dieu. Le silence qui est une forme de punition, est violent. Il n’est pas de Dieu. Son silence est une invitation à le trouver ailleurs, autrement. C’est le courage de la foi de vivre dans l’amitié de Dieu même si son silence est pesant.
Textes du jour : Luc 23, 8-11 / 1 Samuel 28, 3-20