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Versets du dimanche 28 avril 2024

« Mais si le Christ est en vous, le corps, il est vrai, reste marqué par la mort à cause du péché, mais l’Esprit vous fait vivre, puisque vous êtes devenus des justes. Si l’Esprit de celui qui a ressuscité Jésus d’entre les morts habite en vous, celui qui a ressuscité Jésus, le Christ, d’entre les morts donnera aussi la vie à vos corps mortels par son Esprit qui habite en vous. »                                 (Romains 8, 10-11)

« Demeurez en moi, comme moi je demeure en vous. »

Demeurez en Jésus, comme Jésus demeure en nous… mais concrètement ça veut dire quoi ? Ça se passe comment, ça signifie quoi, ça engage à quoi ? La réponse facile c’est de dire : c’est la présence du Saint-Esprit en nous. Oui, c’est vrai, mais ça ne dit pas quels sont les enjeux. Alors il nous faut faire un zoom arrière pour saisir plus largement les images bibliques qui nous ont été données comme des figures, des préfigurations de ce sommet spirituel que Jésus est entrain de laisser entrevoir à ses disciples : Dieu qui demeure en nous, et nous qui demeurons en Dieu. Une inhabitation mutuelle. Jésus donne tout de même un indice : « Si vous gardez mes commandements, vous demeurerez dans mon amour ». C’est donc l’amour qui est le moyen, le vecteur, le canal, la forme de cette réalité qui nous fait demeurer dans le Christ, et le Christ en nous. Pour exprimer quelque chose d’aussi mystérieux, et qui dépasse infiniment la capacité de compréhension humaine, la Bible proposera plusieurs images, imparfaites, mais qui préfigure ce que c’est en réalité.

L’alliance de Dieu avec son peuple : Dieu qui décide de résider, demeurer au milieu de son peuple. Le buissons ardent que voit Moïse, où la voix de Dieu l’interpelle. Le texte précise que ce buissons brûle mais sans se consumer. Première image de ce que Dieu veut faire : résider au milieu de nous, sans le consumer. Il y a ensuite la colonne de fumée, qui dirige les hébreux à travers le désert, colonne de fumée le jour et colonne de feu durant la nuit, pour guider, éclairer et protéger. Voilà ce que Dieu veut faire au milieu de son peuple : guider, éclairer protéger. Puis on a la description de la tente de la rencontre et du temple, le lieu ultime où la présence glorieuse de Dieu réside dans le saint des saints. C’est le lieu le lieu du pardon. Ce que Dieu veut faire au milieu de son peuple : pardonner, purifier, sauver. Dieu proclame : « ils seront mon peuple, et je serai leur Dieu. »

L’alliance du mariage :  Dieu dit à ce sujet : l’homme quittera son père et sa mère, il s’attachera à sa femme et tous deux deviendront une seule chair. Le lien conjugal est une préfiguration de cette union entre Dieu et l’humanité. Dans le mariage, les époux se s’appartiennent plus à eux-mêmes, mais s’appartiennent désormais l’un à l’autre. Et l’expression de cette union se matérialise dans l’union sexuelle qui est la matérialisation charnelle du lien du mariage. C’est dans ce cadre-là qu’elle prend son sens véritable et spirituel. De ce lien d’amour conjugal, de cette union. Il y a des fruits : comme la conception des enfants.  Le Cantique des cantiques dit : « Mon bien aimé et à moi et je suis à mon bien aimé ». Mais ce n’est pas encore le sommet.

L’alliance filiale, des parents avec leurs enfants : on la trouve dans un échange entre Dieu et David au sujet du Messie. Le lien devient encore plus fort, et plus intime qu’avec le peuple. Dieu dit que le messie sera son fils : « il sera pour moi un fils et je serai pour lui un Père. »  Mais ce n’est pas encore du niveau de ce dont parle Jésus dans la relation avec son Père à lui, et dont il parle plus abondamment quand il dit « Croyez-moi, je suis DANS le Père et le Père est EN moi ».

Les images de ce que l’on vit humainement préfigure cela, mais n’arrivent pas encore à en rendre compte. Jésus recours alors à une image agricole, comme il le fait souvent : le Cep et les sarments.

Le sarment et le cep sont à la fois distincts, et à la fois un seul. Ce qui fait leur communion c’est la sève qui circule du cep vers les sarments. Cette sève, c’est justement le Saint Esprit dont je parlais au début. C’est l’Esprit de Dieu, c’est la vie de Dieu, c’est l’amour de Dieu. C’est ce qui fait vivre le sarment. C’est ce qui nous fait vivre. Demeurez en Christ comme le Christ en nous, c’est la présence de son Esprit en nous. Comme les sarments reçoivent la sève qui circule depuis le cep et les rend vivants. La parabole du cep et des sarments montre le projet, le sommet, l’aboutissement. Le Christ qui vit en nous par le Saint-Esprit, nous qui vivons dans son amour, et de cette communion nous pouvons porter du fruit parce que la sève de l’Esprit Saint circule en nous. Sans cette communion, nous ne pouvons rien faire.

Textes du jour : Jean 15, 1-17

Prière du dimanche 7 avril 2024

Mon Seigneur et mon Dieu, enlève-moi tout ce qui m’éloigne de toi.

Mon Seigneur et mon Dieu, donne-moi tout ce qui me rapproche de toi.

Mon Seigneur et mon Dieu, enlève-moi à moi-même et donne-moi tout à toi.

(St Nicolas de Flüe)

Citation du dimanche 7 avril 2024

« Je cherche ici à empêcher quiconque de prononcer cette phrase vraiment insensée au sujet de Jésus qui dirait : « Je suis prêt à voir en Jésus un éminent maître de sagesse, mais je récuse sa prétention d’être Dieu.»
C’est la chose à ne pas dire. Un homme qui ne serait qu’un homme et qui tiendrait les propos que tenait Jésus ne serait pas un grand professeur de morale. Ce serait soit un fou – comme quelqu’un qui affirmerait être un œuf poché – soit le Démon des enfers. Il nous faut choisir : ou bien cet homme est et reste le Fils de Dieu, ou bien il ne fut rien d’autre qu’un aliéné ou pire encore. Soit vous enfermez ce fou, soit vous crachez au visage de ce démon et vous le tuez ; soit, au contraire vous vous jetez à ses pieds et pour l’appeler Seigneur et Dieu. »  

(C.S. Lewis, Les fondements du Christianisme)

Verset du dimanche 7 avril 2024

Alors Thomas lui dit :« Mon Seigneur et mon Dieu ! »
Jésus lui dit : « Parce que tu m’as vu, tu crois. Heureux ceux qui croient sans avoir vu. »                                                                            (Jean 20, 28-29)

« Mon Seigneur et mon Dieu » 

La résurrection est l’un des points d’achoppement de beaucoup en matière de foi. Ils peuvent admettre beaucoup de choses concernant Jésus, mais pas sa résurrection… Pourtant la résurrection est un point central, la clé de voute du Christianisme.  Le Christianisme n’est pas une religion de concepts, une philosophie où le Christ serait un concept intellectuel, une belle idée ou un modèle mythologique. C’est est une religion de la relation. Nous avons une relation avec le Christ, qui est une personne. S’il n’est pas vivant, il n’y a pas de relation. La rencontre avec l’apôtre Thomas nous rejoint également dans cette difficulté face au mystère de la résurrection. Il n’était pas là quand Jésus ressuscité est apparu aux autres disciples. Il n’arrive pas y croire. Il veut des preuves ! Thomas peine à croire sans voir. Pourtant la possibilité de ressusciter n’est pas inconnue de lui. Quelques chapitres avant, Jésus a ressuscité Lazare. Le texte mentionne explicitement la présence de Thomas lors de la résurrection de Lazare. Ce n’est pas un détail fortuit, l’Évangéliste Jean mentionne volontairement Thomas à ce moment-là pour signifier qu’il a assisté et cru à la résurrection de Lazare. Pourtant quand il s’agit de la résurrection de Jésus, il ne croit pas ; il va demander à pouvoir toucher le ressuscité. Pourquoi Thomas a cru à la résurrection de Lazare et ne croit pas à celle de Jésus. Peut-être parce qu’il y a chez lui ce besoin de voir, de toucher, pour croire.  En cela Thomas nous ressemble beaucoup parfois. Quand nous avons besoin d’éléments tangibles et de preuves. D’ailleurs c’est devenu une expression de la langue française : « il est comme saint thomas, il ne croit que ce qu’il voit. »  

8 jours plus tard le Christ vient à la rencontre de Thomas. C’est là que le texte va prendre un tournant insoupçonné. On croyait que le sommet de la foi c’était de croire en la résurrection, et bien Thomas, qu’on connaît pour être celui qui doute, va être celui qui nous amène encore plus loin que la foi en la résurrection. Sa foi en la résurrection lui ouvre quelque chose d’encore plus grand. Quand il voit Jésus ressuscité… Thomas ne dit pas : Tu es le Christ vivant, tu es ressuscité.

Il dit : « Mon Seigneur et mon Dieu » Et plus rien d’autre….

Thomas, par la résurrection arrive à un sommet encore plus grand, plus haut, un mystère encore plus absolu. Ce Jésus qui est né à Bethléem, avec qui il a cheminé durant 3 ans, Jésus qui a été crucifié, qui est mort, Jésus maintenant vivant : il est Dieu. Dieu qui s’incarne… Dieu qui descend à la rencontre de l’humanité… Dieu qui est crucifié… Dieu qui descend au plus bas de l’humanité pour nous prendre avec lui dans la gloire de sa divinité. Oui voilà qui est Jésus. Mystère insondable…

La résurrection nous ouvre à découvrir ce mystère encore plus grand, alors nous pouvons tomber à genoux et avec l’apôtre Thomas dire notre foi en Jésus :

Mon Seigneur et mon Dieu.

Textes du jour : Actes 4, 32-35 / 1 Jean 5, 1-6 / Jean 20, 19-31