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Verset du dimanche 19 mars 2023
« L’œil est la lampe du corps. Si ton œil est en bon état, tout ton corps sera éclairé ; mais si ton œil est en mauvais état, tout ton corps sera dans les ténèbres. Si donc la lumière qui est en toi est ténèbres, combien ces ténèbres seront grandes ! » (Mt 6,21-22)
« L’aveuglement nécessaire »
Textes du jour : 1 Samuel 16 ; Colossiens 1,18,27 ; Jean 9,1-41
Samuel, lui-même, a dû apprendre à changer de regard quand il a été envoyé chez Jessé. Lui aussi a dû apprendre que Dieu ne regarde pas comme les hommes : « les hommes regardent l’apparence, mais le Seigneur regarde le cœur ».
Être chrétien, c’est accepter que nous sommes appelés à d’abord changer notre manière de voir les choses. Il s’agit d’une abdication, d’une reconnaissance que nous sommes étrangers à la vision de Dieu. Pour voir correctement, il faut d’abord reconnaître que nous sommes aveugles !
Jésus lui-même, semble respecter la manière mystérieuse de Dieu de se comporter. Ses disciples ne sont pas recrutés parmi les hautes classes sociales d’Israël. Pour enseigner, il a recours à des images simples, compréhensibles par les gens de la campagne, souvent méprisés par les gens de la ville. Il y a comme un dédain de Jésus à l’égard de ce qui est grand aux yeux des humains. Les êtres humains seraient-ils trop grands ? Seraient-ils trop prétentieux ? Mais de quelle prétention s’agit-il exactement ? Dans le cas du récit de la guérison de l’aveugle, il s’agit clairement de la prétention à savoir et à voir.
Savoir, tout d’’abord : Les disciples veulent connaître l’origine de la cécité. Mais est-ce bien utile ? A quoi sert de savoir si on ne peut pas faire disparaître le mal. Regardez l’état du monde, on est riche dans la connaissance des problèmes, mais on est pauvres et démunis quand il faut trouver des solutions. On va assez facilement du présent à l’avant, vers le passé, comme des archéologues ou des psychologues, mais on va moins facilement du présent à l’après. Ce que dit Jésus, c’est que le présent n’est pas conditionné au passé ; il est conditionné au futur. Jésus s’intéresse à ce qui libère, et non à ce qui ne libère pas.
Voir, ensuite : « Ses voisins, et ceux qui l’avaient observé auparavant.
– car il était mendiant – dirent alors : « N’est-ce pas celui qui se tenait là pour mendier ? ». C’est étonnant qu’ils ne l’aient pas reconnu puisqu’ils étaient ses voisins. C’était un des leurs. Est-ce quand on ouvre les yeux sur Jésus, nos proches ne nous reconnaîtraient-ils plus ? Les voisins ont regardé l’aveugle avec les yeux de hier. Jésus l’a regardé avec les yeux de demain. Jésus a regardé l’aveugle avec les yeux du Royaume, avec les yeux de l’espérance de la gloire comme dit l’auteur de Colossiens.
C’est peut-être cela la solution ! Dieu nous voit et nous parle à partir de demain, à partir du Royaume. Il nous appelle à être ce que nous serons. Et nous le serons ! Quand le présent nous semble prisonnier du passé, quand nous peinons à devenir ce à quoi nous sommes appelés, alors il nous faut regarder à Jésus, car c’est en Jésus que nous vivrons, c’est en lui que nous ressusciterons, c’est en lui que nous sommes glorifiés.Tel est le mystère chrétien : Christ en nous, l’espérance de la gloire !
Prière du dimanche 12 mars 2023
Seigneur, corrige-moi sans colère et reprends-moi sans violence.
Tes flèches m’ont frappé, ta main s’est abattue sur moi.
Rien n’est sain dans ma chair sous ta fureur, rien d’intact depuis ma faute.
Oui, mes péchés me submergent, leur poids trop pesant m’écrase.
C’est toi que j’espère, Seigneur : Seigneur mon Dieu, toi, tu répondras.
J’ai dit : « Qu’ils ne triomphent pas, ceux qui rient de moi quand je trébuche ! ». Ne m’abandonne jamais, Seigneur, mon Dieu, ne sois pas loin de moi.
Viens vite à mon aide, Seigneur, mon salut ! ». (Psaume 37)
Amen.
Citation du dimanche 12 mars 2023
« On essaie les chaussures par les pieds et l’homme par les épreuves » (Proverbe Pachtoune)
Verset du dimanche 12 mars 2023
« Aujourd’hui écouterez-vous sa parole ?
« Ne fermez pas votre cœur comme au désert
où vos pères m’ont tenté et provoqué,
et pourtant ils avaient vu mon exploit.» (Psaume 94,8-9)
« L’épreuve : qualification ou disqualification »
Textes du jour : Exode 17,3-7 ; Romains 5,1-11 ; Jean 4, 5-12
Exode 17 est l’histoire de la récrimination des Hébreux au désert contre Moïse, C’est l’histoire d’une épreuve, ce qui signifie qu’on est contrarié, accablé, attaqué même. Si l’épreuve tourne bien, on en sort grandi, éprouvé, presque reconnaissant. Si l’épreuve tourne mal, on en sort touché, diminué, défait, déprimé. Et c’est là que la tentation de la récrimination arrive. Et l’ultime personne contre qui on récrimine, c’est Dieu. La question est : qu’est-ce qu’on fait de la contrariété ? Si on le vit sans Dieu, cela se terminera par une accusation portée contre lui. Si on vit cette épreuve avec Dieu, cela se terminera par une action de grâce.
Tout est épreuve dans la vie. Tout est qualification. On éprouve les matériaux et les personnes. On examine, on teste, on note, on qualifie ou on disqualifie. Le test fait partie de notre vie et de notre croissance. Les Hébreux au désert sont aussi passés par le creuset de l’épreuve. Leur récrimination vise Dieu : Mais qu’est-ce que c’est que ce Dieu qui prétend libérer une nation et qui l’amène crever de faim et de soif dans un désert stérile ? Si c’est pour en arriver là, tu aurais mieux fait de t’abstenir ». La question que se posent les Hébreux est la suivante : LE SEIGNEUR EST-IL VRAIMENT AU MILIEU DE NOUS ? C’est ce même soupçon que le serpent à distillé dans le cœur d’Eve et d’Adam : Dieu ne vous est pas si favorable… C’est ce même soupçon que le diable veut distiller dans nos cœurs et ceux de nos contemporains. Ce soupçon empoisonne nos vies. Il nous faudrait une cure de désintoxication, il nous faudrait une preuve de plus que Dieu est avec nous.
Alors Dieu va répondre en demandant à Moïse de frapper un rocher et d’en faire sortir de l’eau. L’apôtre Paul dit en 1 Corinthiens 10, que le rocher, c’était le Christ. Paul a compris que la nouvelle preuve que Dieu donne aux croyants, c’est le Christ. C’est ce que nous trouvons dans Romains 5. Dieu prouve son amour en ceci : Christ est mort pour nous alors que nous étions pécheurs. Christ est mort pour nous alors que nous récriminions. La preuve que Dieu nous donne en Jésus-Christ est d’une telle ampleur que nos afflictions peuvent nous conduire à la persévérance et la persévérance à la victoire dans l’épreuve. Il nous faut, pour recevoir cette preuve, recevoir aussi l’amour qu’elle renferme. C’est l’Esprit saint qui nous délivre cet amour. Si nous recevons cet amour, alors nous maintiendrons l’accès à cette grâce dans laquelle nous sommes établis. C’est cette grâce que la samaritaine de Jean 4 a reçue. Elle a cru et a reçu le don de Dieu. Quand le Christ enseignait le Notre Père à ses disciples, c’était précisément pour les installer dans la confiance filiale ; « ne nous laisse pas entrer en tentation » pourrait se traduire « tiens-nous si fort que nos Rephidim ne deviennent pas Massa et Meriba », ou si vous préférez « que nos lieux d’épreuve ne deviennent pas lieux de doute ». Dans la difficulté, continuer à appeler Dieu « Père », c’est affirmer envers et contre tout qu’il est toujours avec nous