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Le verset du jeudi 25 décembre 2025, Noël
Lui, il est l’égal de Dieu, parce qu’il est Dieu depuis toujours. Pourtant, cette égalité, il n’a pas cherché à la garder à tout prix pour lui. Mais tout ce qu’il avait, il l’a laissé. Il s’est fait serviteur, il est devenu comme les hommes, et tous voyaient que c’était bien un homme.
(Philippiens 2, 6+7)
Prédication de Noël, jeudi 25 décembre 2025
La prédication plongeait dans l’évocation de la « virginité » de Marie et du sens que cela peut apporter. Déjà le Symbole des Apôtres, dont les Eglisescélèbrent les 1700 ans, exprime la naissance de Jésus « conçu du Saint-Esprit, né de la Vierge Marie ». L’Église a progressivement exalté la figure de Marie, surtout dans le catholicisme, en insistant sur sa virginité perpétuelle, puis en l’élevant au rang de Mère de Dieu (theotokos) et cela au détriment de son humanité de femme pauvre et ordinaire. Ce qui serait davantage la perspective protestante.
Mais pourquoi deux Evangiles, Matthieu et de Luc, narrent-ils cette naissance virginale de Jésus ? Bien-sûr qu’il faut sortir d’une compréhension biologique. Les deux Evangiles veulent dire que Jésus est ou inaugure une nouvelle création ou une re-création. Comme au début du cosmos où le Souffle de Dieu planait au-dessus du chaos pour le créer. Cette virginité sert aussi à affirmer que Jésus est dès sa conception rempli du Saint-Esprit, totalement habité par la présence de Dieu. La naissance virginale dit avant tout « qui est Jésus » : le Messie, vrai homme et vrai Dieu. La naissance de Jésus est présentée comme un acte souverain de Dieu, inaugurant une humanité nouvelle, une nouvelle alliance. Et cela comporte un potentiel d’espérance immense.
Des lectures féministes voient dans la vierge Marie une figure de liberté, libérée du masculin et de son expression privilégiée, le patriarcat. Elle accueille sans référence au masculin un enfant, dans la foi et offre au monde le salut. Noël n’est donc pas seulement un récit merveilleux ou une émotion festive. Cette naissance créée par le Saint Esprit et de la vierge Marie atteste, raconte, d’une manière certes peu parfaite, cette union définitive entre la Parole de Dieu et l’humain Jésus. Noël atteste sa présence divine et humaine dès son origine. Une grande joie, quelque chose d’inédit, de nouveau, est né.
Lectures bibliques : Luc 1, 39 à 2, 20 – Matthieu 1,18 et Galates 4,4
Poème du mercredi 24 décembre 2025
Peut-être fallait-il que l’enfant
naisse de nuit
pour qu’il fasse jour dans le monde
Peut-être faut-il être dans la nuit
pour découvrir la lumière
Peut-être faut-il aimer la nuit
pour que le matin y dessine
sa promesse
Ce qui nous arrive en cette nuit
dans le visage d’un tout-petit
c’est ce qui arrive chaque fois
que le sourire d’un enfant
brise nos défenses
Ce qui nous arrive
c’est une douceur qui n’est pas de ce monde
une douceur qui éveille le cœur
à la joie d’être, à la joie de naître
Ce qui nous arrive, c’est que Dieu n’a pas d’autre chemin
que nous
pour venir jusqu’à nous
C’est en nous que la douceur
attend de faire son lit
c’est à nous qu’il revient de bercer Dieu
Noël, c’est
Dieu entre nos mains pour que se lève demain
Dieu en attend de notre tendresse pour que vive sa tendresse
Dieu au berceau de notre âme, pour qu’en nous veille sa flamme
Francine Carrillo, Braise de douceur,
Le Mont sur Lausanne : Editions Ouverture, 2000, p.98-100.
Prédication du 24 décembre 2025, veillée de Noël
Dans l’évangile de Luc, les projecteurs – la gloire du Seigneur, la lumière qui enveloppe, l’ange et la multitude de l’armée céleste – ne sont pas braqués sur l’étable, mais dans les champs, vers les bergers, ou plus précisément autour de la bonne nouvelle qui est annoncée : « Aujourd’hui vous est né un Sauveur qui est le Christ, le Seigneur. »
Quand on me demande ce qu’est la foi, j’aime répondre que la foi est une manière d’interpréter ou de comprendre le monde et d’y vivre. Dans les champs se dit la signification de ce qui vient d’arriver.
Les bergers vont voir. Ils voient un nouveau-né dans une mangeoire, un homme et une femme. Rien d’extraordinaire en apparence. Ils ne comprennent sans doute pas tout. Et pourtant, ils repartent transformés, « chantant la gloire et les louanges de Dieu » parce qu’ils ont tout trouvé comme cela leur avait été annoncé.
« Aujourd’hui vous est né un Sauveur. » C’est ainsi que s’ouvre pour nous aussi un nouvel horizon, une 4e dimension dans notre quotidien.
Savons-nous encore percevoir la force bouleversante de ces mots ?
Quand je vois le monde aller à sa perte par la guerre, la perte du sens des valeurs ou ses atteintes à l’environnement, je peux continuer de croire à celui qui a déjà commencé à étendre son royaume de justice.
Dans la détresse ou au seuil de la mort, je peux compter sur un sauveur, je sais que mon avocat est vivant.
Quand les tâches, les responsabilités, les décisions et l’insécurité semblent prendre le dessus, quelqu’un de bienveillant porte sur moi son regard et me donne sa paix.
Alors joignons l’ange et l’armée céleste dans la louange qui relie ciel et terre, qui chante cette proximité de Dieu et des humains et qui nous remplit de paix :
« Gloire à Dieu au plus haut des cieux et sur la terre, paix aux humains à qui il montre sa bienveillance. »
Joyeux Noël !
Les versets du dimanche 14 décembre 2025
« Le peuple qui marchait dans l’obscurité a vu une grande lumière ; pour ceux qui marchaient dans l’ombre de la nuit, une lumière a resplendi »
Esaïe 9,2
« A la vue de l’étoile, les mages furent remplis d’une très grande joie. »
Matthieu 2,10
Une brisure d’étoile ou un flocon de neige
« Combien pèse un flocon de neige ? » demanda la mésange charbonnière à la colombe.
« Rien d’autre que rien », fut la réponse.
Alors la mésange raconta une histoire :
« J’étais sur la branche d’un sapin, quand il se mit à neiger. Pas une tempête, non, juste comme un rêve, doucement, sans violence.
Comme je n’avais rien d’autre à faire, je commençai à compter les flocons qui tombaient sur la branche où je me tenais.
Il en tomba 4973. Lorsque le 4974ème tomba – rien d’autre que rien, comme tu dis – la branche cassa. »
Sur ce, la mésange s’envola.
La colombe, une autorité en matière de paix depuis l’époque d’un certain Noé, réfléchit un moment et se dit :
« Peut-être ne manque-t-il qu’une personne, le poids de rien, pour que le travail accompli par tous porte ses fruits, pour que le monde bascule dans la paix. »