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Verset du vendredi 18 avril 2025

Nos pères criaient vers toi, et ils étaient délivrés ; ils comptaient sur toi, et n’étaient pas déçus.

Mais moi, je suis un ver et non plus un homme, injurié par les gens, rejeté par le peuple. Tous ceux qui e voient, me raillent ; ils ricanent et hochent la tête : « Tourne-toi vers le Seigneur ! Qu’il le libère, qu’il le délivre, puisqu’il l’aime ! »

Psaume 22, 6-9

Un texte d’Ephrem de Nisibe (vers 306 – 373 après J.C.) – prédication du vendredi 18 avril

Aujourd’hui s’avance la croix, la création exulte ; la croix, chemin des égarés, espoir des chrétiens, prédication des apôtres, sécurité de l’univers, fondement de l’Eglise, fontaine pour ceux qui ont soif. Aujourd’hui s’avance la croix et les enfers sont ébranlés. Les mains de Jésus sont fixées par les clous, et les liens qui attachent les morts sont déliés. Aujourd’hui le sang qui ruisselle de la croix parvient jusqu’aux tombeaux et fait germer la vie dans les enfers (…).

Pendant le jugement, la Sagesse se tait et la Parole ne dit rien. Ses ennemis le méprisent et le mettent en croix. Aussitôt l’univers est ébranlé, le jour disparaît et le ciel s’obscurcit. On le couvre d’un vêtement dérisoire, on le crucifie entre deux brigands. Ceux à qui, hier, il avait donné son corps en nourriture le regardent mourir de loin. Pierre, le premier des Apôtres, a fui le premier. André aussi a pris la fuite, et Jean qui reposait sur son côté n’a pas empêché un soldat de percer ce côté de sa lance. Le chœur des Douze s’est enfui. Ils n’ont pas dit un mot pour lui, eux pour qui il donne sa vie. Lazare n’est pas là qu’il a rappelé à la vie. L’aveugle n’a pas pleuré celui qui a ouvert ses yeux à la lumière, et le boiteux, qui grâce à lui pouvait marcher n’a pas couru auprès de lui. Seul un bandit crucifié à son côté le confesse et l’appelle son roi, au scandale des Juifs. O larron, fleur précoce de l’arbre de la croix, premier fruit du bois de Golgotha.

 

  1. Bourguet, L’Evangile médité par les Pères, Marc, Ed Olivétan, 2007, p.145

Semaine sainte – Liturgie du soir

Prière d’ouverture et d’invocation

O : Quand les lumières brillent,

Que la maison se remplit,

Quand le rire est facile

Et que tout va bien :

A : Voici, je me tiens à la porte et je frappe.

O : Quand les lumières faiblissent,

Que le calme s’étend dans la maison

Quand les échanges deviennent profonds

Et que l’air se remplit d’attention à l’inattendu :

A : Voici, je me tiens à la porte et je frappe.

O : Quand les lumières se sont éteintes

Et que le mal-être habite la maison

Quand les gorges se nouent

Et que plus rien ne semble être comme cela devrait :

A : Voici, je me tiens à la porte et je frappe.

O : Et ce soir,

Et toujours ce soir,

Comme s’il n’y avait pas d’autres humains,

Comme s’il n’y avait pas d’autres maisons,

Comme s’il n’y avait pas d’autres portes :

A : Voici, je me tiens à la porte et je frappe.

O : Entre, Seigneur Jésus,

Et sois notre hôte.

Reste avec nous, car le jour décline.

Chant

 

Prière

O : Seigneur Dieu, apporte ta pauvreté chez nous

A : Alors nous serons riches.

O : Apporte ta douleur parmi nous

A : Qu’en la partageant, nous puissions aussi partager ta joie

O : Apporte ici la compréhension que tu as pour nous

A : Qu’ainsi nous soyons libérés pour en apprendre plus de toi

O : Conduis dans cette paroisse ceux et celles qui courent à ta rencontre ou qui boitent à ta suite

A : Qu’ainsi nous puissions te rencontrer comme le sauveur de tous

O : Apporte ton Esprit Saint sur ce lieu

A : Alors il deviendra un berceau de ton amour

O : Avec nos amis, avec les étrangers

Avec les gens de passage et ceux que nous connaissons bien,

Sois avec nous ce soir

A : Nous avons ouvert les portes de l’église

Et les portes de notre cœur, nous les laissons entrouvertes.

Amen

Parole de Dieu

Lecture biblique

Méditation silencieuse

 

Intercession

 

O : Sur le chemin vers Pâques présentons à Dieu en toute confiance

Celles et ceux qui rient quand nous sommes drôles

Celles et ceux qui nous font sourire de nous-mêmes

A : Celles et ceux qui nous font pleurer

Celles et ceux que nous faisons pleurer, de joie ou de tristesse

O : Celles et ceux qui sont soucieux de nous savoir seuls

Celles et ceux qui font le nécessaire pour que cela n’arrive pas

A : Celles et ceux qui nourrissent nos réflexions et notre corps

Celles et ceux avec qui nous partageons la foi et rompons le pain

O : Celles et ceux qui révèlent ce qui est caché en eux

Celles et ceux qui gardent précieusement ce que nous leur avons confié

A : Celles et ceux pour qui nous voulons prier ce soir

Celles et ceux qui, sans que nous ne leur ayions demandé, prieront pour nous ce soir.

O et A : Louons Dieu

Pour celui qui nous a envoyés

Pour celui vers qui nous sommes appelés

Pour celui dont nous sommes le parfum

Pour celui dont nous partageons la chair et dont l’amour est tout.

Amen

 

Chant

 

Envoi et bénédiction

O : Dans nos cœurs, nos Eglises et nos maisons

A : la bénédiction de Dieu

O : Dans nos départs et arrivées

A : la paix de Dieu

O : Dans notre vie et notre foi

A : l’amour de Dieu

O : Au terme de notre vie, au nouveau commencement

A : les bras de Dieu pour nous accueillir.

Amen

Prédication du dimanche 13 avril 2025

L’Eglise a reçu comme tâche à la suite du Christ, la célébration/prière/méditation/cultes. Une dimension de « lien entre Dieu et nous ». Ensuite, elle transmet l’Evangile, raconte la vie de Jésus, fait réfléchir à partir de ses convictions et étudie la Bible. C’est ce que nous appelons la dimension « catéchèse ». Finalement il y a une 3è tâche qui la constitue : la « Diaconie », le service des plus démunis, des exclus, des personnes et groupes vulnérables, résumé dans les deux Testaments en « veuve, orphelin et étranger ». Le culte solidaire de ce dimanche est dédié à la Diaconie de l’Eglise et de notre paroisse. Depuis toujours l’Eglise s’est mise en route vers les malades, les veuves, les orphelins, les migrants. Assez tôt dans son histoire, elle a créé des institutions et des organisations pour y veiller de manière professionnelle. En ce faisant, elle a comme « sous-traité » la Diaconie qui par ce faire, ne constitue plus le cœur de la vie de l’Eglise. Elle a certainement gagnée en efficacité diaconale, mais a perdu son aiguillon d’interpellation de la foi et a réduit la Diaconie pour le paroissiens au porte-monnaie.

Servir, c’est suivre le Christ. C’est constitutif de la foi chrétienne et non pas une petite charité. L’Evangile de Marc souligne ce trait lorsqu’il rapporte cette parole de Jésus : « Si quelqu’un veut être le premier, il sera le dernier de tous et le serviteur de tous» (Mc 9, 35). Dans le service du prochain le Christ est présent.

La question reste posée : comment ne pas se satisfaire de la sous-traitance de la Diaconie à des professionnels, comment la vivre aussi au sein de la communauté des croyants, à la paroisse ? En mettant et en vivant la Diaconie aussi au sein de la vie du croyant et de la vie paroissiale, cela constitue un positionnement dans l’espace public. Elle cesse d’être vue comme une simple institution religieuse et se présente comme un acteur dans la société, hypersensible au sort réservé à ceux qui sont laminés par des conditions de vie trop dures. Elle contribue alors à affronter un peu autrement un certain nombre de questions, comme l’accueil des étrangers, la place faite aux personnes handicapées, à ceux qui entrent difficilement sur le marché du travail, la présence aux personnes dépendantes, l’accompagnement de la fin de vie, etc., en les abordant non comme des problèmes à résoudre ou des peurs à gérer, mais comme de véritables chances pour la société.

Lectures bibliques : Matthieu 15, 32-38 ; Marc 2, 1-12 ; Matthieu 11, 2-6

Prière du dimanche 6 avril 2025

Te savoir être là. Pour toujours. Non pas là-bas, ailleurs, dans le ciel par exemple, mais ici. Parmi nous. Non pas pour nous gâter et de nous satisfaire dans tous nos désirs, ambitions, défis. Mais tu es là et cela me conforte dans ce monde vacillant, dans ce temps incertain, dans cet avenir devenu imprévisible, dans ces turbulences impensables. En moi et autour de moi et dans le monde.

J’ai besoin de toi, Dieu, pour que tout ce qui est, ne soit pas inutile. Et pour que tout ce qui est, ne soit pas tout.

Amen.

Citation du dimanche 6 avril 2025

« L’Église a perdu sa valeur d’alternative pour moi. »

« Essayer de voir comment les choses seraient si elles n’étaient pas telles qu’elles sont. («Ausprobieren, wie es wäre, wenn es nicht so wäre, wie es ist.»)

Peter Bichsel, Über Gott und die Welt, Suhrkamp, 2009