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Confession de foi du jeudi de l’Ascension, 29 mai 2025

Je crois en Dieu qui est Amour

le créateur des cieux et de la terre

Je crois en Jésus son Verbe devenu humain

le Messie des affligés et des opprimés

qui a proclamé le royaume de Dieu et a été crucifié pour cela

livrés comme nous à la destruction par la mort

mais il est ressuscité le troisième jour afin continuer à agir pour notre libération

jusqu’à ce que Dieu soit tout en tous

Je crois au Saint-Esprit qui fait de nous des compagnons du Seigneur ressuscité

les frères et sœurs de ceux  qui luttent et souffrent pour la justice.

Je crois en la communion de l’Église universelle

au pardon des péchés, à la paix sur terre,

pour laquelle il vaut la peine de s’investir et dans l’accomplissement de la vie

au-delà de nos vies.

(Kurt Marti, théologien et poète bernois, 1921-2010)

Le langage spatial au service du Jésus ressuscité

Trois mots qualifient Jésus à la suite de l’Ascension : Il a été enlevé – il a été élevé – il est assis à la droite du Père. Ces mots disent quelque chose sur cette expérience des disciples de Jésus après sa résurrection. Il a été dérobé d’une relation directe. Etienne, qui a été lapidé à cause de sa foi en Jésus-Christ, s’écrie en mourant sous les coups des pierres : « Je vois les cieux ouverts et le Fils de l’homme debout à la droite de Dieu. » (Actes 7, 56). Il dit par là aussi qu’il voit un lien étroit entre le Père et le Fils. Que Dieu est bi-céphale tout en étant Un. Que Jésus n’est pas juste un sage et un homme rempli d’amour. Mais qu’il a parti lié avec Dieu. Evidemment pour les monothéistes strictes, tel que le judaïsme, cela n’est pas recevable. Dieu est seul. Le christianisme ouvre clairement une brèche à cette solitude et introduit un nouvel personnage en Dieu : le ressuscité. Dans 1 Pierre 3, nous lisons : « Et c’est ainsi que vous êtes sauvés maintenant, vous aussi grâce à la résurrection de Jésus Christ ; celui-ci est allé au ciel et il se tient à la droite de Dieu, où les anges et les autres autorités et puissances célestes lui sont soumis. » En Dieu se trouve Jésus, et l’inverse est vrai aussi : en Jésus se rencontre une partie de Dieu, bien que Dieu soit plus grand que Jésus. La fête de l’Ascension nous dit au moins cela. Il est assis à la droite de Dieu.

A partir du verbe « enlevé » il n’est pas facile de tirer des leçons. Si ce n’est que le verbe est utilisé au passif : Jésus a été enlevé. Il ne s’est pas lui-même dérobé. Il y a un autre qui a été à l’œuvre. Peut-être voulait-on insister sur sa non-disponibilité, sur le fait que dorénavant le Christ se rencontre autrement ?

Le 3è verbe est « élever ». On y trouve aussi le mot « Ascension », un mouvement vers le haut. Pierre dira dans sa première prédication : « Ce Jésus, Dieu l’a relevé; nous en sommes tous témoins. Elevé par la droite de Dieu. » (Actes 2, 32-33). Et dans un poème chrétien de la première heure, repris dans la Lettre aux Philippiens, nous lisons : « il s’est abaissé lui-même en devenant obéissant jusqu’à la mort – la mort sur la croix. C’est pourquoi Dieu l’a souverainement élevé et lui a accordé le nom. » (Philippiens 2, 8-9). Evidemment symboliques, nos trois mots clés de ce jour de l’Ascension nous introduisent dans une spatialité particulière qui ferait peut-être frémir les scientifiques de l’espace.

Être assis à la droite de Dieu – être enlevé – s’élever.

C’est bien-sûr un langage symbolique mais hautement utile pour exprimer ce qui dépasse nos mots et nos concepts.

Lectures bibliques : 1 Rois 8, 22-29 et Actes des Apôtres 1, 1-11

Verset du dimanche 25 mai 2025

Il s’est réveillé de la mort et il vous attend en Galilée. (Matthieu 28,7)

La pierre que les bâtisseurs ont rejetée est devenue la principale, celle de l’angle. C’est du Seigneur que cela est venu : c’est une chose étonnante à nos yeux. Voici le jour que le Seigneur a fait : qu’il soit notre allégresse et notre joie! (Psaume 118, 22-24)

Prière du dimanche 25 mai 2025

Jésus ressuscité. Sois béni, toi notre espoir, toi notre sauveur, toi notre Seigneur. Tu vis à jamais dans l’amour du Père. Tu vis à jamais comme le premier Adam et le premier de la nouvelle création. Tu inaugure un temps de réconciliation et de paix. Tu es notre pierre angulaire, notre force dans le quotidien avec ses joies et ses luttes. Tu es là et tu nous attend au fond de notre cœur et dans les chemins de notre vie quotidienne. Et peut-être tu nous attends là où nous ne t’attendons pas. Amen.

Confession de foi du dimanche 25 mai 2025

Nous rappelons que celui qui est devenue la pierre angulaire et qui est parfois la pierre d’achoppement, a été humain parmi les humains. Il a rencontré des gens. Et ces rencontres nous ouvrent à mieux le connaitre.

Je crois en Jésus de Nazareth, le nourrisson né dans une étable, d’un couple poussé sur les routes de l’exil. Sa vie a été menacée dès sa naissance, mais gardée dans l’amour de son Père céleste.

Je crois en Jésus qui aimait rencontrer. Fatigué, il s’est assis au bord d’un puits, et il a osé parler à une femme étrangère. Il lui a permis de découvrir qui elle était, elle qu’on appelait la femme aux six maris.

Je crois en Jésus l’ami fidèle. Il a su s’entourer des gens très différents en les accompagnants dans leur doutes et leurs enthousiasmes. A ce groupe de disciples, il leur a enseigné le Royaume de Dieu en devenir.

Je crois en Jésus l’homme libre, la Parole vivante du Dieu souverain. Devenu prisonnier victime d’un procès inique, homme de souffrance, abandonné, humilié, flagellé, crucifié, suivi par quelques femmes jusqu’à sa fin, mort sur une croix, pardonnant à ses bourreaux.

Je crois en Jésus le ressuscité, personne ne pouvait l’enfermer dans sa tombe. Il est le Vivant qui accompagne celles et ceux qui lui font confiance et se constitue comme source de Vie, pierre angulaire qui fait des siens des pierres vivantes.

Je crois en Jésus, le Christ de Dieu le Père et qu’avec son Esprit il est avec nous tous les jours jusqu’à la fin des temps.

D’une pierre à l’autre

« Car voici ce qu’on trouve dans l’Ecriture : Je vais poser une pierre angulaire, choisie, précieuse, et celui qui croit en elle ne sera jamais pris de honte. »

1 Pierre 2, 6.

Le sens critique permet d’examiner les valeurs, tandis que les valeurs donnent un cadre au jugement critique. Mais pour un chrétien, quelle est la source de son inspiration pour les valeurs et le sens critique ? Dans ce 6è et dernier dimanche de Pâques, nous nous inspirons d’un texte dans la Première Lettre à Pierre qui pose Jésus-Christ ressuscité comme la pierre de l’angle. Pour certains, une pierre d’achoppement, pour d’autres une pierre solide sur laquelle construire sa vie. C’est la voie chrétienne, c’est le chemin auquel le Nouveau Testament nous invite : accueillir ce fondement que Dieu lui-même a posé au milieu de la vie de notre terre. Le crucifié est ressuscité et cela fonde et inspire la vie chrétienne.

Cette expression « pierre angulaire » se trouve bien attestée dans l’Ancien Testament, notamment dans le prophète Esaïe (28,16) et dans le Psaume 118. Dans les deux textes, il appelle les croyants à développer la confiance en Dieu et non aux puissances politiques capricieuses et aux alliances nocives. Le fondement solide est une pierre angulaire qui tient toute notre existence : Jésus-Christ est ressuscité. C’est le triomphe de la vie. Le Nouveau Testament reporte donc cette pierre angulaire au Christ. Jésus lui-même s’attribue être cette pierre fondamentale. La grâce que Dieu a fait, d’abord au peuple juif puis à toute l’humanité, et même à tout le cosmos, a été rejeté, condamné, crucifié, définitivement anéanti par la mort. Mais Dieu n’est pas dans la mort, Il est la Vie.

« Approchez-vous de lui, pierre vivante, rejetée par les humains, certes, mais choisie et précieuse aux yeux de Dieu. » La Lettre à Pierre invite les croyants à devenir des « pierre vivantes ». Curieuse expression, car une pierre est dure, lourde et inanimée. L’idée étant que la pierre de l’angle est l’appui premier sur lequel se construit non seulement la vie chrétienne, mais aussi l’Eglise, l’ensemble des personnes qui font confiance à ce Dieu de Jésus-Christ. Par la foi, par la contemplation du Ressuscité, par cette force que nous donne le fondement qui est le Christ, la pierre angulaire, nous nous approchons de lui et aussi les uns les unes des autres pour construire ensemble l’Eglise. La pierre de l’angle, pierre principale, c’est Jésus-Christ ressuscité pour le chrétien. Par l’accueil de cette pierre, nous construisons ensemble une maison où les valeurs issues du Christ se vivent le mieux possible. Nous devenons tous en Eglise des pierres vivantes avec ce sens critique modelé sur Jésus, le Christ, ressuscité.

Lectures bibliques : 1 Pierre 2, 4-10 ; Psaume 118